20000 espèces d'abeilles : une quête d'identité touchante à voir au cinéma

20000 espèces d’abeilles : une quête d’identité touchante à voir au cinéma

20000 espèces d’abeilles est un long-métrage qui a séduit les festivals européens. Le film aborde avec délicatesse la question du genre.

Une oeuvre touchante à découvrir dans les salles françaises depuis le 14 février.

20000 espèces d'abeilles : une quête d'identité touchante à voir au cinéma
20000 espèces d’abeilles : une quête d’identité touchante à voir au cinéma

Avec 15 nominations aux Premios Goya, le film  « 20 000 espèces d’abeilles » s’impose comme une œuvre bouleversante, portée notamment par la jeune comédienne Sofía Otero, qui a brillamment remporté un Ours d’Or à la Berlinale. Sous la direction d’Estibaliz Urresola Solaguren, ce long-métrage transcende les frontières linguistiques entre le basque et l’espagnol, offrant une expérience cinématographique riche en émotions. La sortie en France est prévue pour le 14 février, promettant au public une Saint-Valentin marquée par la découverte de cette œuvre captivante.

20000 espèces d’abeilles : une quête d’identité touchante à voir au cinéma

20.000 especies de abejas de son titre original est un long-métrage réalisé par la cinéaste basque Estibaliz Urresola Solaguren dont le dernier court-métrage, CUERDAS, a été projeté à la Semaine de la critique à Cannes et a remporté plusieurs prix en Espagne et à l’étranger. 20 000 espèces d’abeilles est son premier long-métrage de fiction et se focalise sur une enfant à la recherche de son identité.

Synopsis : Cocó, huit ans, a bien du mal à savoir qui elle est. Au cours d’un été passé parmi les ruches du Pays Basque, elle éveille sa singularité au sein des femmes de sa famille, elles-mêmes en proie au doute. Dans un monde où il existe 20 000 espèces d’abeilles différentes, il existe forcément une identité qui corresponde à Cocó…

L’origine narrative de ce film découle du besoin profond de la réalisatrice de questionner les limites d’un système où la notion de sexe est étroitement assimilée au genre, ignorant ainsi l’existence d’un spectre de genres. Cette perspective se matérialise à travers la figure paternelle et son travail, illustrant une vision stéréotypée de la féminité et de la masculinité. Le personnage central, Coco, une jeune fille en quête d’identité, se débat avec cette dichotomie sociale et s’enferme dans son monde intérieur. Le récit explore non seulement le point de vue de Coco, mais également celui de sa mère, formant ainsi un duo de protagonistes dont les perspectives entrelacées enrichissent la trame narrative du film.

20000 espèces d’abeilles, un film qui s’interroge sur l’identité :

20.000 especies de abejas est un long-métrage global qui explore les fondements de notre identité.. En effet, la réalisatrice a notamment expliqué avoir souhaité faire un film traitant de la transidentité et, de manière plus générale, de la question de l’identité dans son ensemble, examine comment les relations familiales peuvent influencer notre parcours vers l’autodétermination

« Nous sommes des créatures sociales qui vivons en groupe. Le premier groupe est toujours notre famille. Cette appartenance nous façonne de la même manière qu’Ane modèle ses sculptures. J’ignore s’il est possible de s’en libérer complète- ment. Le regard d’autrui nous conditionne forcément, c’est inévitable. Autrui, ce sont nos parents, les gens du coin, nos amitiés, la société avec ses institutions, et les traditions dont on hérite. Dans le film, ce sont les voisins, ou encore la piscine municipale qui fonctionne comme une microsociété : sa carte d’accès, qu’il s’agit d’obtenir, représente la possibilité d’agir sur notre propre existence. »

Estibaliz Urresola Solaguren

D’ailleurs dans ce cas de nos protagonistes, cette quête d’identité est double car les personnages sont espagnols mais aussi basques et c’est d’ailleurs ces deux langues qui sont utilisées tout au long du film.

Un long-métrage sublimée par un jeune talent :

20000 espèces d’abeilles est un long-métrage qui a immédiatement attiré l’attention des festivals et des critiques notamment grâce à sa jeune comédienne : Sofía Otero. Son jeune naturel lui a même permis de décrocher l’Ours d’argent de la meilleure performance à la Berlinale 2023. D’ailleurs, elle a immédiatement attiré l’oeil de la réalisatrice même si la choisir ne s’est avérée une évidence dès le départ.

« J’ai dû voir 500 fillettes. J’ai rencontré Sofía au début des auditions et je l’ai tout de suite imaginé dans le rôle de l’une des filles pauvres du film. Elle était très bonne en improvisation, mais elle ne correspondait pas à l’idée que je me faisais de Cocó au début. À la fin du casting, je me suis rendu compte que je ne lui avais jamais vraiment proposé de jouer Cocó et j’ai décidé de l’auditionner une dernière fois. Son essai m’a ôté tout doute : ce serait elle, et pas une autre. »

Estibaliz Urresola Solaguren

Elle est accompagnée par Patricia López Arnaiz l’autre protagoniste qui interprète sa mère que vous avez notamment pu voir sur Netflix dans des séries comme Intimidad, Feria ou encore dans Une offrande à la tempête.

La critique de la rédaction :

« 20000 espèces d’abeilles » est un film poignant qui explore de manière sensible le thème de l’enfance, offrant un regard intime sur la construction de l’identité. Le récit aborde la manière dont l’entourage façonne la personnalité tout en mettant en lumière les défis de se libérer des traditions sans les renier. Le film, capturé dans des décors naturels spectaculaires, crée une proximité émotionnelle avec les personnages en alternant entre gros plans et plans plus larges, soulignant ainsi l’influence de leur environnement.

L’œuvre invite le spectateur à s’immerger dans l’univers de chaque protagoniste, capturant avec finesse l’impact de leur contexte sur leur développement. L’interprétation remarquable de Sofía Otero, âgée de seulement 9 ans, est émouvante et empreinte d’une authenticité frappante.

La mise en scène du travail de récolte du miel, des pratiques d’apithérapie, ainsi que la persistance des traditions festives et rituelles dans la campagne basque, est réalisée de manière naturaliste. En arrière-plan, le film dévoile la fluidité du passage entre les langues à la frontière franco-espagnole du Pays basque, tout en mettant en évidence le poids des traditions et la nécessité de les transcender pour progresser, sans pour autant les renier.

Le long-métrage est sorti en France le 14 février et est disponible dans plus d’une centaine de salles.

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