Iberseries platino industria : 5 points à retenir de notre présence à l'événement

Iberseries platino industria : 5 points à retenir de notre présence à l’événement

Iberseries platino industria est l’événement incontournable des productions en langue espagnole et portugaise. Situé à Madrid plus précisément au sein du fameux centre culturel El Matadero, durant 5 jours des professionnels s’y rencontrent pour évoquer l’évolution du marché et découvrir les programmes ayant le plus de potentiel.

Iberseries platino industria : 5 points à retenir de notre présence à l'événement
Iberseries platino industria : 5 points à retenir de notre présence à l’événement

Si vous nous suivez sur les réseaux sociaux, vous avez sans doute remarqué notre couverture complète de l’Iberseries Platino Industria qui s’est déroulé du 3 au 6 octobre. Pour ceux d’entre vous qui ne sont pas encore abonnés à notre compte Instagram, on vous laisse le lien.

Pendant l’événement, nous avons été actifs en réalisant de nombreuses interviews, en participant à des rencontres inspirantes, et en vous offrant un compte rendu quotidien. Ce compte rendu vous permettra de découvrir les cinq points essentiels à retenir concernant l’évolution des productions en langue espagnole et portugaise. Restez connectés pour ne rien manquer de cette passionnante expérience qui prendra aussi la forme d’une émission spéciale en ligne en novembre qui sera intégrée à notre newsletter gratuite à laquelle vous pouvez dès à présent vous abonner !

1/ Espagne et Amérique latine, la richesse des contenus :

Présentation de Memori

Iberseries Platino Industria a été le témoin de l’évolution remarquable des productions espagnoles au fil des ans. Cette plateforme a été le lieu de présentation de près d’une vingtaine de séries, offrant une vitrine de la diversité des contenus issus de l’Espagne. De la série ‘Galgos’ à ‘Zorro’, en passant par des incontournables comme ‘Las Noches de Tefía’ ou des nouveautés telles que ‘Memento Mori’ et ‘Operación Barrio Inglés’, cette sélection variée reflète l’audace et la créativité de l’industrie espagnole.

Ce qui est encore plus fascinant, c’est que l’Espagne a su créer ses propres codes et styles narratifs, désormais diffusés dans le monde entier. Lors de l’événement, nous avons eu l’opportunité de rencontrer les créateurs derrière ces séries emblématiques, dont certains feront l’objet d’émissions approfondies. Cela témoigne de la puissance de l’industrie espagnole des séries, qui ne cesse d’innover et de marquer sa place sur la scène internationale.

Présentation de Zorro à Iberseries

Iberseries Platino Industria nous a permis de constater que l’industrie des séries espagnoles et issues d’Amérique ne se limite pas à un seul style ou à une formule préétablie. Au contraire, chaque créateur s’efforce de développer son propre contenu, apportant sa vision unique à l’écran. Ce foisonnement de créativité signifie qu’il n’y a pas de style spécifique qui se dégage comme une norme, mais plutôt une mosaïque de genres, de tonalités et de narrations.

Ce qui est particulièrement fascinant, c’est que certaines de ces séries vont à l’encontre des tendances du moment. Elles osent explorer des territoires inexplorés, dépasser les conventions et surprendre le public avec des récits audacieux et novateurs. Cela témoigne de la liberté artistique qui règne dans l’industrie des séries espagnoles, où les créateurs sont encouragés à repousser les limites et à suivre leur propre voie créative, plutôt que de se conformer aux attentes conventionnelles.

Un exemple concret de cette tendance est ‘Galgos’, la toute nouvelle série de Movistar réalisée par Felix Viscarret. Nous aborderons plus en détail cette œuvre dans un prochain article. ‘Galgos’ se dévoile comme un drame familial captivant qui entremêle habilement des éléments de complot et d’intrigue commerciale au cœur d’une entreprise viticole.

2/ Iberseries platino industria, des acteurs qui endossent la casquette de créateur :

Iberseries Platino Industria se distingue par sa capacité à réunir et à connecter des professionnels de l’industrie au cours de plusieurs jours d’événements passionnants. L’un de ses points forts réside dans sa mise en avant des coulisses de la production, grâce à de nombreuses conférences qui permettent d’acquérir une compréhension plus approfondie du métier de producteur, ainsi que de sa complexité au sein de l’industrie européenne du cinéma et de la télévision.

Lors de la discussion portant sur « Hacia una definición de Productor Independiente & Película Nacional (EPC- FIPCA) », Álvaro Longoria, producteur et réalisateur chez Morena Films, a partagé une perspective éclairante sur l’évolution de cette profession. Il a expliqué que, contrairement aux États-Unis, où chaque rôle au sein de l’industrie audiovisuelle est clairement défini, en Europe, le rôle du producteur demeure souvent ambigu, englobant une multitude de responsabilités et de tâches variées. Cet événement a été l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs qui ont revêtus la casquette de producteur.

De Yuri Vargas à Raquel Guerrero (Machos Alfa), nos échanges avec ces artistes talentueuses ont révélé leur profond désir de produire du contenu qui soit à la fois personnel et révélateur. Parfois, cela signifie chercher à incarner le rôle parfait, tandis que d’autres fois, c’est simplement une façon de partager une facette différente d’eux-mêmes à travers leur création artistique.

Cependant, il est important de souligner que le chemin de la production est semé d’embûches. Iberseries Platino Industria, que l’on soit un participant actif ou que l’on fasse partie d’une sélection de pitch, offre une précieuse opportunité de trouver un soutien et des réponses aux défis que rencontrent les professionnels, qu’ils soient novices ou chevronnés. Cet événement constitue un véritable hub pour ceux qui aspirent à lancer ou à développer leurs projets, en mettant à leur disposition les ressources et l’accompagnement nécessaires pour naviguer avec succès dans l’industrie de la production audiovisuelle.

3/ Mieux comprendre la génération Z :

Parmi les conférences incontournables d’Iberseries Platino Industria, celle qui se distingue particulièrement concerne la génération Z, qui se démarque par sa manière innovante de consommer du contenu. Si, dans les années 2000, la seule option était d’attendre la diffusion hebdomadaire d’une série, l’ère actuelle est marquée par des transformations majeures grâce aux plateformes de streaming et, surtout, aux réseaux sociaux.

Lors d’une brève enquête menée auprès des jeunes équipes présentes à Iberseries Platino Industria, il est devenu évident que les jeunes âgés de 16 à 25 ans affectionnent non seulement les plateformes de streaming comme Netflix et Prime Video, mais également des plateformes sociales telles qu’Instagram et TikTok pour découvrir leurs programmes préférés. Cela soulève la question cruciale de la manière de créer un contenu qui captivera ce public exigeant.

Il est indéniable que l’Espagne excelle dans sa capacité à parler aux jeunes générations. Que ce soit à travers des productions animées comme « Tadeo Jones » pour les plus jeunes, des séries adolescentes emblématiques telles que « Physique ou Chimie » et « Paraiso« , ou des succès contemporains comme « Elite« , l’Espagne continue de se démarquer en proposant des contenus qui résonnent profondément avec la jeunesse d’aujourd’hui. Ce qui est surprenant c’est que les espagnols vont plébiscités des contenus. Par exemple, en Espagne, la série la plus vue par les 18/24 ans n’est autre que La que se avecina avec notamment Nacho Guerrero qui reste à ce jour inédite en France.

La conférence a été l’occasion d’une rencontre interview avec  Carlos Montero le créateur entre autre d’Elite ou de « Todas las veces que nos enamoramos » qui nous a notamment expliqué :

« Lorsque je travaille sur un projet, je ne me focalise pas sur un seul type de spectateur. Je pense que comme lorsqu’une personne voit différents contenus sur YouTube, elle peut aussi être intéressée par différentes séries. Les séries plébiscités par la génération Z sont très différentes les unes des autres mais je pense que le spectateur touche en chacune d’elle ce qu’il cherche.Je fais des séries pour toucher les gens et je ne cherche pas à analyser car ça me paralyserait dans le sens ou par exemple pour Elite je n’ai pas chercher à analyser la génération. Je raconte simplement une histoire de la façon dont j’ai envie de la raconter. »

 Carlos Montero

Le contenu qu’ils consomment le plus est la fiction, même s’ils manifestent un plus grand intérêt pour les émissions de téléréalité et les émissions de talents que le reste des cibles. Lorsqu’ils consomment des séries, ils optent pour celles ayant des thèmes jeunesse et des contenus plus transgressifs et préfèrent dans la même mesure les productions de comédie, d’action/aventure, ainsi que la romance et l’horreur. Les contenus de divertissement préférés sont ceux qui appartiennent au genre de l’humour, bien que les plus regardés correspondent à des émissions de téléréalité mettant en vedette des célébrités aux personnalités diverses.

Lors d’une première conférence sur le futur de la créativité, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Berta Prieto, la co-créatrice de la serie “Autodefensa”, Filmin, España plébiscité à Séries mania qui fait partie de cette nouvelle génération et qui avec sa fiction tournée à budget réduit à su directement s’adresser à cette audience.

4/ 10 ans d’existence pour los premios platino :

Chaque année, plus de 1000 projets se bousculent pour être sous les projecteurs des Premios Platino, l’événement prestigieux qui célèbre le cinéma et les séries en langue espagnole, issu d’Espagne et d’Amérique latine. Avec une décennie d’existence, les Premios Platino sont devenus l’étape incontournable pour mettre en lumière la richesse des productions audiovisuelles en espagnol. L’idée à l’origine de cet événement brillant est venue d’un constat simple, exprimé par Juan Alía :

 » Une des principales raisons de ce succès est Fipca et tous les organismes qui ont soutenu le projet depuis le début ainsi que les chaines de télévision qui nous ont offert de la visibilité. Comme l’a dit Antonio Banderas, si on ne nous valorise pas, nous n’avons qu’à le faire nous même car nous devons êtes fiers de ce que nous faisons. Les premios platino sont désormais un événement culturel qui valorise, le cinéma, les séries, la musique et le sport. « 

Juan Alía, Director Premios Platino, Director Premios Forqué et  Co Director Ibserseries & Platino Industria, España

Les Premios Platino, tout en incarnant l’aspect glamour de cette reconnaissance, sont également le reflet des nombreuses activités qui soutiennent les professionnels de l’audiovisuel. Parmi elles, Platino Empleo se distingue en tant que plateforme de mise en relation de candidats, créée par EGEDA, dédiée exclusivement aux secteurs de l’audiovisuel, de l’animation et du jeu vidéo. Elle optimise les processus de sélection grâce à l’utilisation d’outils de filtrage pour les profils idéaux pour chaque offre. Ce projet vise à améliorer les processus de recrutement, à promouvoir la formation et à favoriser les opportunités de réseautage nécessaires pour l’avenir de l’audiovisuel. De plus, il y a Platino Educa, dont nous discuterons plus en détail ci-dessous.

Lors d’Iberseries PLATINO INDUSTRIA c’est notamment le potentiel créatif et la capacité d’adaptation pour construire une narration audiovisuelle de haute qualité du Mexique qui ont été mis en avant. En effet, les productions mexicaines étaient très bien représentée par Stage on Mexico et ont fait l’objet de nombreuses conférences. Cinq Mexicains : Jaime Baksht, Eugenio Caballero, Nicolás Celis, Michelle Couttolenc et Angélica Lare ont été récompensés par les distinctions audiovisuelles les plus importantes au niveau mondial et sont longuement revenus sur leur évolution professionnelle, leur exploration créative et avant-gardiste et leur engagement à offrir un travail de haut niveau qui les définit aujourd’hui comme des piliers de l’industrie audiovisuelle mexicaine.

5/ Rencontre Platino Educa : l’Espagnol à travers les films et les séries :

Que vous soyez un professionnel de l’industrie des séries ou simplement un amateur passionné, il est indéniable que ces dernières années ont été marquées par le succès international des productions en langue espagnole. De ‘Un, dos, tres’ au début des années 2000 à ‘Las Chicas del Cable‘, la première série espagnole produite par Netflix, le label ‘Made in Spain’ ou ‘Made in Spanish’ est devenu une tendance incontournable. Cette montée en popularité a même été le sujet d’une conférence organisée par Planito Educa, mettant en lumière l’impact de ces programmes sur l’apprentissage de la langue.

Cette initiative découle d’un constat essentiel : les étudiants sont davantage enclins à apprendre lorsqu’ils sont passionnés par le sujet. Il est indéniable que l’audiovisuel joue un rôle majeur en tant que principal moteur de motivation pour l’apprentissage d’une langue. La conférence a eu pour objet de discuter des enjeux de cet apprentissage et de démontrer qu’il ne s’agissait pas d’un effet de mode mais bien d’un réel intérêt pour la culture qui fait chaque année un peu de l’espagnol la deuxième langue la plus parlée au monde et qui est désormais de plus en plus utilisée dans le milieu professionnel.

Platino EDUCA est une plateforme innovante qui utilise l’audiovisuel et le cinéma comme outils pédagogiques, tant pour les écoles que les universités. Il bénéficie du soutien de plus de 7 000 producteurs espagnols et latino-américains et compte plus de 240 œuvres et un catalogue potentiel de plus de 400 000 et offre un apprentissage de l’espagnol basé sur les productions cinématographiques.

Lors de l’événement, un prix a été décerné à Vancouver Media, producteur de la série « La Casa de Papel », pour l’impact mondial de cette production espagnole (2017-2021) vue dans 190 pays. Récompensé par un Emmy international pour le meilleur drame et d’autres prix nationaux et internationaux importants. « La Casa de Papel » a contribué à l’intérêt de millions de téléspectateurs du monde entier pour la langue et la culture espagnoles. Elle est devenue un phénomène viral qui a fait connaître la ville de Madrid, où des itinéraires touristiques ont été établis pour voir le plus lieux emblématiques où la série a été tournée.

Nous avons vécu ce succès comme une vraie surprise. Pour moi, il y a 4 explications au succès de la casa de papel. Il faut savoir que c’est le premier projet d’une entreprise de production qui avait le désir de faire le contenu que nous aimions. Je dirais que c’est un mélange d’innocence et d’amibition et cela nous a donné la force d’avancer durant toutes ces années.

La deuxième raison est que la série a été écrite pour être une véritable montagne russe d’émotion pour le spectateur et pour cela nous avons en sorte que chacun puisse s’identifier aux personnages joué par d’excellent acteurs. Nous avons notamment travaillé les symboles de la série comme le fameux Bella ciao, le masque de Dali, le rouge créant une identité visuelle.

La troisième est l’arrivée d’un ange : Netflix et la personne qui est venue à moi m’a parlé en espagnol et qui a permis d’avoir une visibilité internationale et une manière de consommer différemment. Imaginez que je mets 8 mois à faire une série qui est parfois vu en mode marathon en 8 heures ! Enfin, c’est que c’est une série qui est connectée avec son temps qui a su créé un mouvement collectif sur l’anticonformisme, la nécessité de résister notamment dans les mouvements sociaux.

 Miguel Angel Amoedo, Visual Designer y Productor Ejecutivo de Vancouver Media. 

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