Le Festival de Cannes est le rendez-vous incontournable de l’industrie audiovisuelle. Coup d’oeil sur les films en langue espagnole que nous aurons le plaisir de découvrir.
72 ans et pas une ride… Le festival de Cannes reste l’un des festivals les plus influents du monde. Chaque année, les productions latines sont de plus en plus présentes. Entre compétition officielle, parallèle, courts-métrages, marché du films, nous vous préparé un aperçu des grands moments latinos qui rythmeront les deux prochaines semaines…
Almodovar en compétition officielle, mais pas que…
C’était prévisible, Pedro Almodovar est en compétition officielle avec le film Douleur et Gloire. Un casting exceptionnel composé de Penélope Cruz, Antonio Banderas, Asier Etxeandia et de Leonardo Sbaraglia que avions pu rencontrer lors de la présentation de la série Felix… Un long-métrage personnel qui fera à coup sûr sensations. D’ailleurs, les espagnols qui ont pu le voir au mois de mars l’ont plébiscité en masse. D’ailleurs, la projection cannoise marquera aussi sa sortie dans les salles françaises le 17 mai !
Un certain regard est l’autre grande compétition du festival qui avait fait émerger quelques longs-métrages coup de coeur comme Las hijas de Abril ou La fiancée du désert. Cette année, la sélection compte deux films espagnols très différents…
- Tout d’abord O QUE ARDE / VIENDRA LE FEU d’Oliver LAXE est une coproduction entre l’Espagne, la France et le Luxembourg.
Lorsque Amador Coro sort de prison pour avoir provoqué un incendie, personne ne l’attend. Il retourne dans son village reculé dans les montagnes, dans les profondeurs de la Galice rurale où il vit avec sa mère âgée, Benedicta, et trois vaches. Leurs vies s’écoulent lentement, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.
- Le second est un long-métrage expérimental signé Albert Serra.
Madame de Dumeval, le Duc de Tesis et le Duc de Wand, libertins expulsés de la cour puritaine de Louis XVI, recherchent l’appui du légendaire Duc de Walchen, séducteur et libre penseur allemand, esseulé dans un pays où règnent hypocrisie et fausse vertu. Leur mission : exporter en Allemagne le libertinage, philosophie des Lumières fondée sur le rejet de la morale et de l’autorité, mais aussi, et surtout, retrouver un lieu sûr où poursuivre leurs jeux dévoyés. Les novices du couvent voisin se laisseront-elles entraîner dans cette nuit folle où la recherche du plaisir n’obéit plus à d’autres lois que celles que dictent les désirs inassouvis ?
- MONSTRUO DIOS d’Agustina SAN MARTIN représentera l’Argentine dans la sélection courts-métrages.
Les séances spéciales : 2 documentaires à découvrir
- La cordillère des songes, un documentaire de Patricio Guzman.
Au Chili, quand le soleil se lève, il a dû gravir des collines, des parois, des sommets avant d’atteindre la dernière pierre des Andes. Dans mon pays, la cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Après être allé au nord pour Nostalgie de la lumière et au sud pour Le bouton de nacre, j’ai voulu filmer de près cette immense colonne vertébrale pour en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l’histoire passée et récente du Chili.
- QUE SEA LEY de Juan SOLANAS
Ce documentaire qui risque de faire énormément parler. En effet, le film s’intéresse aux difficultés qu’ont les femmes pour avorter en Argentine. Le 14 juin 2018, les députés argentins disent « oui » à la légalisation de l’IVG. Le 9 août, par 38 voix contre 31, le Sénat rejette le projet de loi. Que Sea Ley nous plonge au cœur de la lutte, à travers des témoignages de femmes et d’hommes arborant le foulard vert de la Campagne pour l’avortement libre. Il dresse un portrait des féministes argentines et montre l’espoir que leur extraordinaire mobilisation a fait naître en Argentine comme ailleurs
Enfin, Gael García Bernal est de retour au festival de Cannes mais en avant que réalisateur avec le film Chicuarotes qui retrace le quotidien de deux adolescents de Mexico souhaitant améliorer leur quotidien se retrouvent plongés dans le milieu criminel.
La Quinzaine des réalisateurs :
L’année dernière, la quinzaine des réalisateurs a permis de mettre au grand jour Carmen y lola, le film d’Arantxa Echevarria qui a connu depuis un succès international. La compétition avait aussi dévoilé Petra avec la talentueuse Barbara Lennie qui nous avions pu rencontrer au Cinehorizontes de Marseille. Toutefois, cette année, nous ne pourrons y découvrir qu’un court métrage espagnol : Je te tiens de Sergio Caballero.
En revanche, trois films latinos issus de trois pays différents sont à découvrir :
- Canción sin nombre de Melina León qui revient sur un fait divers au Chili.
- Por el dinero de Alejando Moguillansky
Enfin, RED 11 de Robert Rodriguez, un cinéaste mexicain qui dévoile un long-métrage horrifique…
La semaine de la critique :
- La semaine de la critique s’ouvre avec Litigante de Franco Lolli, un film colombien en avant-première mondiale.
À Bogota, Silvia, mère célibataire et avocate, est mise en cause dans un scandale de corruption. À ses difficultés professionnelles, s’ajoute une angoisse plus profonde. Leticia, sa mère, est gravement malade. Tandis qu’elle doit se confronter à son inéluctable disparition, Silvia se lance dans une histoire d’amour, la première depuis des années.
- Ceniza Negra candidat pour la caméra d’or retrace l’histoire de
- Selva, 13 ans, découvre qu’en mourant on ne fait que changer de peau. On peut se transformer en loup, en chèvre, en ombre, en tout ce que l’imagination permet.
- Nuestras Madre de César Díaz, candidat pour la caméra d’or
Guatemala, 2018. Le pays vit au rythme du procès des militaires à l’origine de la guerre civile. Les témoignages des victimes s’enchaînent. Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. Un jour, à travers le récit d’une vieille femme, Ernesto croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero disparu pendant la guerre.
- Lucía en el limbo, un court métrage entre la Belgique, la France et le Costa Rica qui traite de l’adolescence avec l’histoire de Lucia, 16 ans qui veut plus que tout se débarrasser de deux choses : ses poux et sa virginité.
ACID TRIP focus sur l’Argentine :
Pour cet ACID TRIP #3, voyage en terre de cinéma argentin. Hors des paysages de Buenos Aires, vers des villes et des espaces moins familiers. Une balade à travers différents genres : thriller, comédie de plage et film fantastique. Une relation père fille électrique sur fond de trafic de cocaïne, des parents encore adolescents qui cherchent à grandir, un trio de copains inadaptés soudé par la grâce d’un alien.
Un panorama des frontières que repousse le cinéma argentin, où centre et marge se questionnent. Trois fictions qui flirtent avec le réel pour penser ce territoire ici et maintenant, entre difficultés économiques et désirs d’images !
A noter aussi un Hommage à Buñuel au Cannes Classics