Petra, le premier film espagnol de la Quinzaine des réalisateurs

Petra est le second film dans lequel les festivaliers ont eu le plaisir de découvrir Barbara Lennie. Une oeuvre, sombre, cruelle parfois dérangeante qui nous immerge dans le monde de l’art…

Barbara Lennie était cette année très occupée à Cannes. En effet, après la présentation de Todos lo saben, la comédienne un peu incognito parmi les festivaliers était ce matin à l’avant-première de Petra.

Petra, à la recherche d’une figure paternelle :

Petra, jeune artiste peintre, n’a jamais connu son père. Obstinée, la quête de ses origines la mène jusqu’à Jaume Navarro, un plasticien de renommée internationale. Ce dernier accepte de l’accueillir en résidence dans son atelier, perdu dans les environs de Gérone. Petra découvre alors un homme cruel et égocentrique, qui fait régner parmi les siens rancœur et manipulation. Espérant des réponses, la jeune femme consent à se rapprocher de cette famille où dominent les non-dits et la violence. Petra trouvera-t-elle vraiment ce qu’elle est venue chercher ?

L’histoire de Petra peut paraitre banale. En effet, l’artiste peintre part avec peu d’informations entre les mains à la recherche d’un père qu’elle n’a jamais connue. Bien sûr, elle est consciente dès le départ que si sa mère lui a caché son identité, c’est surement parce que rien de positif ne pouvait en sortir. Dans sa quête, elle fini par entrer dans un monde obscur rempli de secrets. Alors qu’elle semble enfin avoir trouvé un équilibre, sa vie est à nouveau détruite par un brutal événement…

Un casting centré sur des personnages féminins :

Jaume Navarro (Joan Botey) est un homme cruel qui a réussi à faire de son art un commerce très lucratif. Autour de lui gravite des hommes bien sûr, mais surtout des femmes résignaient à tout accepter de sa personne. En effet, son épouse est jouée par Marisa Paredes semble impuissante face à lui. Ainsi, elle tolère depuis des années ses écarts et surtout la cruauté dont il fait preuve envers leur fils (Alex Brendemuhl). Un jour, arrive Petra, une artiste renfermée sur elle même persuadée d’être sa fille. Barbara Lennie offre une magnifique interprétation de ce personnage dont on découvre par morceau la vie.

La critique de la rédaction :

Pedra de Jaime Rosales est un film divisé en plusieurs actes en s’appuyant sur le théâtre. Ainsi, l’histoire ne suit pas la ligne temporelle classique. Par exemple, nous découvrons dans un premier chapitre l’arrivée de Petra dans la résidence puis dans le second ce qui l’a amené jusque ici. Cela ne nous empêche pas de suivre le récit et bien au contraire, il permet de le rendre plus captivant. Le film est poignant voir cruel à certains moments. A chaque fois qu’un des personnages semble avoir trouvé une stabilité, il voit sa vie basculer. Bref, un thriller psychologique qui traine un peu en longueur, mais qu’on regarde avec hantise voir empathie envers les protagonistes.

En revanche, on notera un point négatif qui ne concerne pas le film en lui même mais plutôt le manque d’accessibilité durant la promotion cannoise. En effet, nous avons vu jusqu’ici très peu d’interviews de l’équipe sur les médias français. Une déception d’autant plus renforcée par le fait que nos demandes d’entretiens avec Barbara n’ont pas abouti…

Enfin, bonne nouvelle, il semblerait que Petra arrivera bien dans les salles françaises.

 

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