Miroir miroir, Marc Crehuet imagine votre dispute avec votre reflet

Miroir miroir : Marc Crehuet vous raconte comment il imagine votre dispute avec vous-même sur Netflix…

Miroir miroir, cous êtes-vous déjà parlé à vous-même face à votre miroir ? Et bien ce film disponible sur Netflix imagine que votre reflet vous répond et il n’est pas toujours très sympathique…

Marc Crehuet son réalisateur revient pour vous sur genèse de ce film qui fait passer avec humour beaucoup de messages… Une interview qui parlera à un bon nombre d’entre vous !

Miroir miroir, Marc Crehuet imagine votre dispute avec votre reflet
Miroir miroir, Marc Crehuet imagine votre dispute avec votre reflet

Focus sur cette comédie loufoque qui s’immisce dans l’esprit de ses protagonistes.

Miroir, miroir est un film réalisé par Marc Crehuet qui a travaillé sur de nombreuses séries mais qui est toutefois très connue en Espagne grâce à sa pièce de théâtre El rey tuerto dont l’adaptation cinématographique a connu un gros succès populaire.

Miroir miroir, accepter son propre reflet :

Miroir, miroir est une comédie loufoque sur la façon dont nous nous occupons constamment de nous-mêmes dans la vie avec une question centrale : et si nous étions notre pire ennemi? Les protagonistes doivent ainsi affronter la critique d’une personne dont le jugement est capital dans leur vie : eux-même.

Synopsis : Álvaro (Santi Millán), Cristina (Malena Alterio), Paula (Natalia de Molina ) et Alberto (Carlos Areces ) sont tous salariés au sein d’une entreprise de cosmétiques. Alors qu’ils affrontent leur réalité quotidienne, ils doivent désormais aussi se confronter à leur propre reflet dans le miroir. Ils tentent alors de se faire une place dans la vie…

Dans une société qui a tendance à vouloir éliminer les contradictions, à nous faire croire que les choses sont noires ou blanches, il est important de se réapproprier le terrain du gris. Ambition, peur, amour et trahison se trouvent donc dans un film drôle sur l’identité. Mais une fois le film vu, nous n’avons qu’une envie : demander un complément d’informations à Marc Crehuet.

Marc Crehuet revient pour vous sur la génère de Miroir/Miroir :

Miroir miroir, Marc Crehuet imagine votre dispute avec votre reflet
Miroir miroir, Marc Crehuet imagine votre dispute avec votre reflet

1/Comment est née l’histoire de Miroir miroir qui semble parler à beaucoup de monde et qui parle à des gens différents ?

Elle n’est pas née d’un coup, elle s’est développée petit à petit, comme la plupart des histoires. Je me suis toujours intéressé au sujet du double, largement développé en littérature et au cinéma. Les miroirs m’ont aussi toujours semblé très suggestifs et énigmatiques. C’est une thématique que j’avais déjà eu l’occasion d’aborder. Un jour je me suis demandé : que se passerait-il si je me regardais dans le miroir et que mon reflet était parti, fatigué de moi ? C’est un peu le premier « si » qui a été la graine du projet.

2/ Selon vous, les gens ont une double personnalité ?

Ou triple ou quadruple… Pas pathologiquement, bien sûr, du moins pas dans tous les cas. Mais je crois que nous sommes beaucoup plus complexes que nous ne le pensons parfois. Qu’à l’intérieur de chacun de nous il y a une lutte entre différentes facettes de notre personnalité. Je pense qu’il est important d’en être conscient à une époque où le débat social est si polarisé. Nous ne sommes pas fait d’une seule pièce. Il faut savoir se remettre et mettre nos convictions en question notamment lorsque cela nous sépare.

3/ Si vous deviez choisir un personnage, ce serait qui ? Lequel préfères-tu?

Wow, je ne peux pas… Je les aime tous, ils représentent tous un sujet qui m’intéresse. Mais je peux vous dire que, si je devais m’identifier à un, je vous dirais que le réflexe punitif, celui d’Alberto (Carlos Areces), est bien présent en moi. Peut-être qu’il ne m’insulte pas directement, mais parfois je remarque qu’il veut me faire du mal (des rires).

4/ C’est un film qui s’intègre très bien dans cette thématique du « développement personnel » très présente dans notre société. Y a-t-il une morale dans le film ? Le film signifie-t-il que vous avez des doutes sur la sincérité de certains de ces messages ?

J’ai des doutes, oui. Je ne connais pas la sincérité de ces messages et je pense que beaucoup de gens y croient avec une totale sincérité. Mes doutes portent plutôt sur la simplicité. « Soyez vous-même », disent-ils. Très bien, mais qu’est-ce que je dois être moi-même ? Quelle est la partie qui doit être améliorée ? Car selon ce que « moi » je mets en avant, ce n’est peut-être pas si bon, ni pour moi ni pour les autres. Je pense que nous sommes victimes d’un certain égocentrisme narcissique dans notre société et que ce type de messages, tout comme les réseaux sociaux (qui sont nos miroirs actuels) l’enrichissent.

5/ Comment avez-vous fait le casting ? Au départ, vous aviez une idée de quel acteur vous aimeriez avoir pour quel personnage ?

Eh bien, la vérité est que c’était étonnamment facile. Ce sont tous des acteurs et actrices que j’admire et ils ont tout de suite accepté le rôle. J’ai écrit ma lettre au Père Noël et il m’a apporté tout ce que je demandais… J’ai même été surpris que tout le monde ait accepté tout de suite, je ne m’y attendais pas, je ne m’attendais pas à avoir ces grands acteurs. Ils ont aimé le scénario et c’était un défi d’acteur intéressant pour eux d’avoir une double interprétation.

Je suis plus que ravi du résultat et j’admire beaucoup leur travail dans ce film, car le fait de s’imiter devant un écran vert entraîne une grande difficulté technique, que tout le monde a largement dépassée.

6/ Le film utilise l’humour noir pour nous présenter une satire sociale intelligente, sachant qu’un message actuel plaît et amuse toujours. Peut-on dire que l’humour noir est votre marque d’usine ?

Disons simplement que je pense que la comédie est un genre sous-estimé alors qu’en réalité, elle peut être aussi profonde ou plus profonde que le drame. Elle peut déplacer et transmettre des valeurs, comme le drame. Regardez les pionniers du cinéma : Chaplin, Keaton ou plus tard Lubitch, Billy Wilder.

Je pense que la comédie est un parfait cheval de Troie pour véhiculer des réflexions et questionner la réalité. Pour moi, le drame pur se prend trop au sérieux. En tant que spectateur, j’évite l’excès d’intensité dramatique s’il n’est pas accompagné d’un peu d’humour. Ou est-ce que dans la vie nous n’utilisons pas constamment l’humour pour communiquer et exprimer des idées ? Le rire est une constante dans nos vies. Le rire sauve.

7/ Y a-t-il des scènes difficiles à tourner ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans le tournage ?

C’était un tournage bien plus compliqué qu’on ne le pensait. Le sujet des miroirs semble facile, mais il ne l’est pas du tout. Cela implique beaucoup plus de lenteur : vous devez tourner chaque scène miroir avec un minimum de trois plans, plus ce que vous voulez ajouter. De plus, j’ai demandé aux acteurs d’imiter leurs propres gestes, c’est-à-dire qu’ils devaient faire le personnage, avec certains mouvements et un texte, puis le refaire avec les mêmes gestes (à l’envers, car c’est l’envers du miroir) et un texte et une attitude différente…

C’était fou pour eux et pour toute l’équipe. Nous avons dû commander une deuxième caméra pour pouvoir terminer à temps. Et en plus, on a tourné en pleine pandémie, en août 2020, avec toutes les difficultés que cela comporte… C’était un tournage difficile, mais l’équipe était très soudée, peut-être pour tous

8/ Comment vivez-vous cette première internationale sur Netflix ? Avez-vous des réactions?

Eh bien, je le vis avec satisfaction et une certaine anxiété hahaha. Je suis heureux que le film touche autant de monde. Nous sommes dans le top 10 de Netflix (Espagne) depuis deux semaines. Je ne m’y attendais pas (je vous ai déjà dit que j’avais un réflexe un peu pessimiste).

Les réactions sont très bonnes même si, évidemment, il y a de tout. Je voulais rester un peu en dehors de ça, mais je ne peux pas m’empêcher d’être trop conscient. Maintenant, je travaille pour déconnecter un peu. Je dis à mon réflexe de contrôle de me laisser vivre en paix. Mais je suis très reconnaissant de pouvoir toucher autant de monde et que le film puisse être vu à l’international. Je vois que c’est intéressant, que le thème est universel.

9/ En ce moment tu travailles sur un projet ? Que pouvez-vous nous dire?

Je travaille sur plusieurs projets en même temps. Je le fais toujours, car c’est un secteur compliqué et on ne sait jamais ce qui va sortir et ce qui va rester dans un tiroir. Je peux dire qu’entre autres, j’ai terminé la deuxième version d’un nouveau long métrage et j’ai déjà hâte de tourner à nouveau, puisque je ne l’ai pas fait depuis 2020.

10/ Nous avons une tradition sur notre page. Envoyez un message à notre public. C’est le moment où vous pouvez dire ce que vous voulez au public français qui va voir votre film.

Eh bien, je leur dirais de regarder Miroir miroir, car je suis convaincu qu’il y a beaucoup d’harmonie entre l’humour français et espagnol. Je pense, comme je l’ai dit, que c’est un film avec un thème universel et ils se sentiront attirés par l’histoire. Peut-être que lorsqu’ils se regardent dans le miroir après l’avoir vu, ils le font différemment. Je pense qu’il faut le voir sans préjugés, en se laissant emporter par l’humour. De plus, c’est un très court métrage, il ne dure pas une heure et vingt, il va passer. Et, bien sûr, je voudrais aussi remercier le public français qui l’a vu. Merci beaucoup ! Et merci pour votre intérêt et pour cette fantastique interview.

Miroir miroir, quand la comédie offre un vrai angle de réflexion :

« Nous sommes parfaitement imparfaits, soyez vrai, soyez vous  » tel est le slogan de Medina Cosmétique.

Ce casting choral qui peut être comparé à un panel plus ou moins représentatif de la société actuelle va donc devoir se dévoiler pour le meilleur et pour le rire.

Malena Alterio interprète Cristina une femme qui manque de confiance en elle et qui passe son temps à se juger et qui s’imagine que les autres en fond autant. Dès qu’elle s’apprête à avancer, elle est comme bloquée et à besoin d’être épaulée par une psychothérapeute pas très compréhensive. Elle est d’autant plus complexée que sa soeur Paula interprétée par Natalia de Molina est son opposée. C’est une jeune femme motivée qui adore se faire remarquer, mais qui une fois face à son miroir ne cesse de s’autocritiquer.

Elles évoluent toutes les deux au sein de Medina Cosmetics avec à la tête Alvaro (Santi Millan), un patron narcissique dont le reflet n’arrive même plus à le supporter et qui avec son collègue Ernesto (Carlos Bardem) ont du mal à respecter les limites. Medina Cosmetic rassemble aussi Alberto alias Carlos Areces, un nostalgique et une Toni Acosta qui aurait grand besoin d’être guidée pour éviter de commettre des erreurs.

On dit souvent que pour avancer il est nécessaire de s’affranchir du regard des autres. Et si l’on commençait par se détacher de la propre image que l’on a de soi?

Miroir miroir offre une vision de ce que l’on pense de soi. Ainsi, les personnages doivent discuter avec eux-mêmes de sujets qui les divisent. Leurs alter-égo prennent différentes formes et les aident à aller au bout de leurs désirs non pas sans une petite touche d’humour. Il ne faut pas oublier que le film est avant tout une comédie qui traite des défauts de chacun mais de façon à nous faire sourire.

Si vous avez envie d’une comédie profonde Miroir miroir est le film qu’il vous faut ! Et nous on ne manquera pas de vous tenir informé du prochain projet de Marc Crehuet. En attendant, rendez-vous sur Netflix.

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