Depuis début mai 2017, TVE propose aux Espagnols une nouvelle série quotidienne au style plutôt révolutionnaire pour cette tranche horaire. Servir Y Proteger est une fiction qui contraste avec ce qui s’est fait cette dernière décennie.
Fini les programmes historiques et bienvenue à une fiction policière et familiale. Et qui mieux pour en parler que son créateur Tirso Calero…
Son nom ne vous dit peut être rien. Pourtant, Tirso Calero est le réalisateur et scénariste qui est à l’origine de grandes fictions Espagnoles. En effet, sa plume s’est retrouvée dans des projets tels que Bandolera, Amar en tiempos Revueltos ou encore Gran Reserva el origen. Ces séries ont fait le bonheur de leurs diffuseurs respectifs, mais surtout des téléspectateurs. Au fil des années, ils ont été séduit par ces histoires qui ont rythmé leurs quotidiens.
Dans ces condition, lorsque Tirso Calero nous annonce que sa nouvelle série arrive pour animer les après-midis de la chaîne publique, nous nous intéressons forcément à ce projet.
Servir y Porteger, un nouveau concept de série quotidienne.
Servir et Proteger vous plonge dans le quotidien d’un commissariat de la banlieue de Madrid. Un quartier difficile, surnommer Kaboul ce qui vous donne une idée de l’endroit. On suit jour après jour deux Policières au caractère fort et généreux qui feront la part belle aux femmes.
Au casting de cette série on retrouve : Luisa Martin (B&b de boca en boca), Andrea del Río (Mar de plastico) en tête d’affiche. Elles sont accompagnées de Juan José Ballesta (Hispania), Elisa Mouliaa (Aguila Roja, Buscando el norte), Juanjo Artero (El Barco), Nicolas Coronado (Demonios tus ojos), Robert Alvarez, Miguel Ortiz, Anibal Soto, Eduardo Velasco, Miguel Hermoso,
Notre entretien avec Tirso :
-« Servir y Proteger » est une série qui suit le quotidien d’un commissariat situé dans la banlieue Madrilène. Comment t’es venue l’idée de ce projet ?
L’idée de départ vient du producteur Plano a Plano (Alli Abajo). En effet, César Benítez tenait à raconter le quotidien d’un commissariat. A partir de cette idée, nous avons créé une série sur des hommes et des femmes qui vivent dans un quartier au sein d’une grande ville. Le plus important était que l’histoire soit attractive, addictives. Il fallait aussi qu’elle ait suffisamment de trames pour en faire plusieurs épisodes. Dans les séries quotidiennes, il faut toujours penser au futur. Ensemble avec les scénaristes Curro Royo, Fran Carballal et Roberto Goñi, nous avons développé le plan des trames hebdomadaires.
-La serie se déroule dans un quartier surnommé Kabul. Peux-tu nous parler de ce lieu central de la fiction?
Bien que nous ayons centrée l’action dans le Sud de Madrid, ce quartier n’existe pas réellement. On pourrait dire qu’il est un mélange de plusieurs ambiances que l’on retrouve au sein de n’importe quel grande ville espagnole.
-Cette fiction est quotidienne… Etait-ce le format de départ? Le rythme de tournage est-il différent de celui d’une série hebdomadaire?
Les series quotidiennes ont leur propre rythme ainsi que leur propre code. Ce sont ces éléments qui conditionnent le nombre d’heures d’écritures ainsi que les heures de tournage. Par exemple, nous avons très peu de scènes en extérieures et moins d’équipements techniques que dans une série hebdomadaires. Notre vitesse d’enregistrement est plus rapide. En revanche, nous avons plus de temps pour développer nos personnages principaux. Ainsi, nous pouvons d’avantage développer nos protagonistes et en savoir plus sur eux. « Servir y Proteger » est un grand défit car il n’y a jamais eu de fictions policières quotidiennes en Espagne.
-« Servir y Proteger » évoque des thématiques qui sont proches des téléspectateurs. Peut-être que certains ont vécu les histoires racontées. Est-ce que cela peut-être une force pour la série?
C’est ce que nous revendiquons. Nous avons voulu faire une série contemporaine qui soit proche des téléspectateurs.
– Ce commissariat est très féminin. Est-ce que les femmes t’inspirent ?
Pour moi, les personnages féminins sont toujours plus d’intérêt que les masculins. Elles ont plus d’intensité, plus de pics et plus de conflits internes. Nous considérions plus intéressant que notre couple de protagonistes soit féminin. De plus, elles représentent deux femmes qui sont issues de deux générations différentes.
– Avais-tu une idée des actrices que tu souhaitais pour tes personnages?
Participer à la production exécutive te permet d’être plus impliqué dans les différentes étapes d’une série. C’est notamment le cas pour le casting. Je suis très content car la majorité des personnes à qui nous avons pensé sont présent dans le casting finale. L’équipe que nous avons réussi à constituer est conforme au projet. De plus, nous avons un casting de haut vol.
– Les après-midis était jusqu’ici bercés par les séries historiques. Comment convaincre TVE de miqze sur une série contemporaine ?
Le groupe TVE était le premier à vouloir changer. Il souhaitait de meilleures audiences, mais surtout offrir des productions différentes dans leur grille.
– Nous devons préciser à nos lecteurs que tu était aussi directeur d’intrigue et coordinateur des scénarios de Amar es para siempre. Cette série occupe la même tranche horaire sur Antena3 que Servir y Proteger. Néanmoins, ce sont des séries totalement différentes. Cette concurrente te dérange-t’elle?
Dans ce monde, tu finis toujours par être en concurrence avec des collègues d’autres séries. C’est quelque chose d’habituel. J’ai participé trois saisons en tant que scénariste dans « Amar en tiempos revueltos ».Par la suite, je fût le directeur d’intrigue et coordinateur des scénarios. Cela a duré deux saisons de « Amar es para siempre ». J’en garde de très bons souvenirs de cette expérience. Mais maintenant ce qui m’importe est Servir y Proteger.
– Comment as-tu trouvé l’accueil de la série lors de ces premières semaines de diffusion ?
L’audience est très bonne. La chaine est très contente y nous savons qu’au fur et à mesure, la série progressera. L’important est que les gents sachent qu’il existe une offre de fiction différente à celle proposée habituellement.
– Pourquoi devons-nous suivre cette série ?
Parce qu’elle détient les éléments du cinéma policier. Malgré cela, elle ne trahit pas le genre des séries hebdomadaires. De plus, Servir y Proteger est très bien conseillée par la Police. On peut dire qu’elle reflète fidèlement ce qui arrive dans un commissariat de quartier. Il y a du suspense et des sentiments à part égal. Techniquement, on apprécie aussi une grande différence avec les autres séries hebdomadaires. Enfin, j’ai un autre argument : le superbe casting que nous avons.
– Comme tu le sais nous sommes basés en France. Dernièrement, les productions espagnoles ont le vent en poupe et des séries comme Velvet, les Bracelets Rouges ou des films comme l’Homme aux milles visages ont réussi à passer la frontière. Quel regard portes-tu sur l’évolution de l’audiovisuel espagnol?
L’audiovisuel Espagnol est magnifique. Effectivement, il est de plus en plus fréquent que nos productions dépassent nos frontières. J’ai été créateur de la série « Bandolera » (Serie d’Antena3 avec Marta Hazas), qui en Italie a été un grand succès sous le nom de « Cuore Ribelle ». Je suis certain que « Servir y Proteger » pourra se voir aussi en dehors de l’Espagne. Nous avons des relations plus fréquentes avec la France et je trouve que Servir y Proteger comporte des éléments classiques du genre policier français. C’est un style que j’aime beaucoup. Mes idoles sont Alain Delon, Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo. Avec tout ça je te dis tout.
Avec tout ça que vous dire de plus. Il nous reste à remercier Tirso pour cette interview et surtout bonne chance à Servir Y Proteger que nous pourrons peut être découvrir prochainement en France. En attendant RDV sur TVE ou RTVE.es pour voir et revoir cette nouvelle série quotidienne.