Les Ordres du mal/ Hermana muerte est le classique film d’horreur espagnol réalisé par le réalisateur considéré comme d’un des maitres du genre en la personne de Paco Plaza. Il marque aussi le premier rôle en tant que protagoniste de la jeune Aria Bedmar.

Un univers sombre pour des décors bien réels tout comme une partie de l’histoire ou pas, il faudra lire pour en savoir plus...

Paco Plaza est un nom incontournable pour des amateurs de films d’horreur et c’est normal car il a notamment co-réalisé la saga Rec, a aussi sorti Veronica un classique du genre et a plus récemment été aux commandes de Les histoires pour ne pas dormir une série malheureusement inédites en France mais disponible en Espagne sur Prime vidéo. Avec « Les Ordres du Mal », Plaza nous plonge délibérément dans la tradition pure des films d’horreur d’une époque révolue, au point que la réalité du tournage a dépassé la fiction…

Les ordres du mal : un retour aux origines de l’horreur :

Avec Les ordres du mal, Paco Plaza réalise la préquelle de Verónica , qui insuffle la terreur religieuse au rythme frénétique d’un train de sorcières.

Synopsis : Dans l’Espagne d’après-guerre, une jeune fille dotée de perceptions extrasensorielles arrive dans un ancien couvent transformé en école de filles, où elle donnera des cours en tant qu’enseignante. Là, une série d’événements étranges et d’apparitions inexplicables l’amènent à examiner le passé du lieu et à découvrir un secret inquiétant.

Veronica est un film qui est sorti en France en 2018 et qui mettait en scène Veronica, une lycéenne qui vit dans les années 90 et qui s’intéressait à l’occulte. Le jour d’une éclipse, elle et deux copines invoquent les esprits. Hélas pour la jeune fille, un démon a entendu son appel et commence à la harceler… 

« Quand nous avons fait Verónica, nous avions envie de parler de Narcisa, parce que d’une certaine manière, cela suggérait qu’il y avait quelque chose dans son passé qui la liait à cette fille de Vallecas »

Paco Plaza lors d’une conférence de presse à Sitges.

Les ordres du mal est un film qui raconte en quelque sorte les origines de celui-ci et qui est au départ un comic sur un personnage secondaire qui devient donc l’objet principal de sa nouvelle production.

Les origines du mal : un tournage immersif hanté

Certaines personnes trouvent la religion réconfortante, tandis que d’autres la perçoivent comme source d’inconfort, voire de frayeur. Paco Plaza, lui, n’a jamais cédé à la peur des religieuses. Au contraire, il a avoué à la presse être fasciné par leurs uniformes qui semblent effacer leur individualité. L’idée de son nouveau film a mûri progressivement après « Veronica », et c’est en collaboration avec Jorge Guerrica Echevarría qu’il a décidé de la concrétiser.

Il est indéniable que « Les Origines du Mal » représente un retour aux sources, tant sur le plan formel que thématique. Le réalisateur a choisi de tourner une partie du film à Valence, sa ville natale, dans le monastère isolé de de Sant Jeroni de Cotalba qui abrite 90% des scènes . Les décors, notamment la cuisine, étaient si impressionnants que l’équipe a modifié le scénario pour y tourner davantage de scènes.

D’ailleurs, l’équipe a entamé ce tournage, qualifié de « pas comme les autres » par le producteur Enrique Lopez Lavigne. En effet, il a révélé qu’un événement étrange s’est produit dans le couloir où ont été tournées certaines des scènes les plus intenses. Une porte verrouillée en arrière-plan est apparue ouverte le lendemain matin. Il a commenté de manière tout à fait sérieuse que le « poltergeist » semblait avoir changé et a souligné que la pluie n’avait cessé de tomber chaque jour depuis six semaines. Il a conclu en décrivant le tournage comme « très complexe et intense ». Il est normal de ressentir des sensations très fortes dans un lieu aussi ancien.

Aria Bedmar est la jeune protagoniste qui a eu la lourde tâche de jouer Narcisa, un personnage déjà connu du grand public qu’elle interprète à ses débuts. Pour information, c’est le premier rôle titre de la comédienne que vous avez déjà pu voir dans la série Les héritiers de la terre. Elle est entourée d’Almudena Amor repérée dans el buen patron ou encore dans El silencio, Maru Valdivielso, Luisa Merelas, Chelo Vivares, Sara Roch, Olimpia Roch, Adriana Camarena, Martina Delgado et de Claudia Fernandez Arroyo.

La critique de la rédaction :

« Les Origines du Mal » représente un authentique retour aux racines du genre de l’horreur. En effet, Paco Plaza fait le choix d’offrir au public une proposition visuelle qui se démarque nettement des tendances commerciales actuelles, en créant un univers riche autour de ses protagonistes, instaurant ainsi une atmosphère singulière empreinte d’inquiétude.

Le film commence de manière impressionnante en noir et blanc, avec un format d’image particulier proche du 4:3, présentant des villageois demandant une bénédiction pour une jeune fille touchée par la divinité. Cette introduction magnétique donne le ton d’un film qui ne s’ennuie jamais, malgré quelques irrégularités dans son déroulement jusqu’au dénouement révélateur.

Le choix d’un décor naturel, en particulier le monastère emblématique, nous plonge instantanément au cœur de cet univers, tout en intégrant habilement le contexte historique de l’époque au sein de son scénario. Cette approche confère une profondeur accrue à l’histoire et renforce l’impact du récit.Ce cadre offre une plateforme idéale pour revisiter le cinéma confessionnel de l’époque, tout en rappelant que des œuvres comme « Marcelino, Pan y Vino » ont été témoins de moments de terreur catholique, à la fois circonstanciels et planifiés.

Les origines du mal est donc un film d’horreur parfait pour les amateurs du genre et qui mélange histoire, terreur et mystère de manière subtile et captivante.

Après une présentation au Festival de Sitges Les ordres du mal est disponible sur Netflix.