Chili 1976 : Manuela Martelli vous parle de son thriller en pleine dictature

Manuela Martelli vous présente Chili 1976, son premier long-métrage. Un thriller au féminin qui se déroule durant la dictature qui est à voir dans les salles françaises dès le 22 mars !

Chili 1976 est un film surprenant aux allures hitchcockiennes que vous propose Manuela Martelli. Actrice, elle a participé à une quinzaine de longs-métrages avant de travailler sur sa première longue réalisation qui a été présentée lors de la Quinzaine des réalisateurs.

Table of Contents

Manuela Martelli jongle entre passé et fiction avec Chili 1976 :

Comment réagir lorsque la vie de quelqu’un est menacé? C’est à cette question que va répondre Carmen, la protagoniste principale de Chili 1976.

Synopsis : Chili, 1976. Trois ans après le coup d’état de Pinochet, Carmen part superviser la rénovation de la maison familiale en bord de mer. Son mari, ses enfants et petits-enfants vont et viennent pendant les vacances d’hiver. Lorsque le prêtre lui demande de s’occuper d’un jeune qu’il héberge en secret, Carmen se retrouve en terre inconnue, loin de la vie bourgeoise et tranquille à laquelle elle est habituée.

Avec Chili 1976, la réalisatrice Manuela Martelli s’est lancée un défi de raconter une fiction qui prend son ancrage au sein de la période la plus difficile de son pays puisqu’elle place ses protagonistes en pleine dictature. Toutefois, le film n’a pas pour objectif de raconter cette période de l’histoire mais plutôt de montrer comment une femme « classique »de l’époque se retrouve à prendre position malgré elle mettant sa vie en péril pour sauver celle d’un homme qu’elle ne connait pas.

Un film très féminin aux allures hitchcockiennes :

Chili 1976 est un film qui s’appuie principalement sur Aline Küppenheim, une actrice franco-espagnole connue pour ses rôles dans MON AMI MACHUCA d’Andrés Wood, dans lequel elle joue aux côtés de Manuela Martelli, alors adolescente, et dans UNE FEMME FANTASTIQUE de Sebastian Lelio .

Pour ce rôle, elle s’est entièrement dédiée à Carmen. Elle en a fait un personnage mystérieux, parfois perdu et renfermé qui se retrouve face à une situation qui va lui demander de se dépasser. Manuela Martelli décrit Carmen comme une bourgeoise à la vie monotone et a ajouté :

À travers les films qu’elle regarde, c’est une vie par procuration qu’elle mène. Ils l’aident à affronter son quotidien. J’aime comment son monde imaginaire influence ses actions, et à terme, vole en éclats. Je voulais créer un contraste entre ce qu’elle voit à la télévision, et ce qu’elle voit dans la rue.
Manuela Martelli

Un peu d’histoire pour comprendre le contexte :

Manuela Martelli pose le cadre d’une famille bourgeoise qui vie en pleine dictature. En 1973, le Chili était dirigé par Salvador Allende, le premier président socialiste démocratiquement élu d’Amérique latine. Cependant, Allende a été confronté à une forte opposition politique et économique de la part des États-Unis et de groupes de droite chiliens.

Le 11 septembre 1973, l’armée chilienne dirigée par le général Augusto Pinochet a mené un coup d’État contre le gouvernement d’Allende. Le palais présidentiel a été bombardé, et Allende a été retrouvé mort dans le palais. Plusieurs milliers de Chiliens ont été arrêtés et détenus sans procès, et des milliers ont été torturés et exécutés.

Pinochet a gouverné le Chili d’une manière autoritaire et violente pendant près de deux décennies, marquées par des violations des droits de l’homme, des disparitions, des tortures et des assassinats. Le coup d’État a également marqué la fin de la démocratie au Chili pendant près de 20 ans. Pinochet a finalement quitté le pouvoir en 1990 après une pression internationale croissante et un référendum national sur son mandat.

La critique de la rédaction :

Chili 1976 était un peu la surprise de la quinzaine des réalisateurs. En effet, nous nous attendions à un film centré sur la dictature chilienne et nous nous sommes finalement retrouvés face à un thriller captivant. Le contexte historique est évoqué sans prendre pleinement part à l’histoire. Ainsi, une personne qui ne connait pas précisément les faits peut facilement se laisser emporter par les péripéties que va vivre Carmen.