Le 28 janvier dernier se sont déroulés les Premis Gaudí qui célèbrent le cinéma Catalan depuis 10 années. L’académie du cinéma catalan a offert une soirée entre culture et revendications politiques.
Une soirée Culture sous fond de Politique… ou peut être l’inverse
Pour cette nouvelle édition, les académiciens catalans ont su mettre en avant leur production audiovisuelle et offrir un panel large et complet de différents registre du septième art. Mais c’est aussi la situation politique qui a fait parlé. En effet, la Président Carles Puigdemont qui est exilé à Bruxelles suite au référendum pour échapper la prison en Espagne est apparu dès le début de la gala. Une brève apparition saluant le présentateur depuis le Belgique.
Ensuite on découvre les sièges vides avec les places réservées aux politiciens exilés ou emprisonnés. Les discours pour leur liberté et leur retour sur le territoire catalan ont été présents tout au long de la soirée. Une soirée ornée du ruban jaune synonyme de liberté. Un sujet qui peut nous dépasser en France et nous préférons rester neutres.
Au-délà de cet aspect politique, les femmes ont aussi eu le pouvoir. Effectivement, il faut savoir que cette cérémonie était aussi l’occasion de mettre en avant le fait que 40% des nominations étaient féminines contre 20% l’année dernière. Certes, cette parité pas encore parfaite, mais on approche du but. Voilà une initiative qui nous plait. Par conséquent, nous avons eu le droit à plus de représentation féminine dans la réalisation, les scénarios, les montages et encore derrière la caméra. Laissons les femmes s’exprimer et montrer leur talent ! C’est ainsi que l’on peut résumer cette cérémonie à l’initiative catalane.
Eté 93, le film des 10ème Premis Gaudí
La dixième cérémonie des Gaudí a été présentée par David Verdaguer qui fut l’acteur de la série la Embajada. Présentateur, mais aussi nommé puis finalement gagnant du prix du meilleur acteur principal pour Tierra Firme.
Dans un second temps, cette cérémonie est aussi pour lui une grande fierté puisque le film Eté 93 dont il est l’un des comédiens a reçu de nombreux prix. D’abord celui de la meilleure direction, du meilleur scénario original de Carla Simón, Meilleur montage d’Ana Pfaff. Bruna Cosi est élue meilleure actrice dans un seconde rôle pour ce même film. Enfin, il est le meilleur film et remporte le Gaudí le plus attendu. Seule notre petite Laia Artigas n’a pas reçu le prix de meilleure actrice, mais la jeune comédienne qui a séduit le public par son jeu si réaliste devrait nous surprendre dans les années venir…
Meilleur court-métrage pour Laura Ferrés :
Enfin, l’une de nos étoiles cannoises s’est vue récompensée par ses pères catalans. En effet, la jeune Laura Ferrés qui avait remporté un prix lors de la semaine de la critique s’est vu remettre la statuette du meilleur court-métrage.
Il faut dire que Laura Ferrés a réussi le pari plutôt audacieux de mettre en scène sa propre famille. Effectivement, Los Desheredados dresse le portrait du père de la réalisatrice. Monsieur Ferrés est confronté à la perte de son entreprise familiale. Le manque d’argent le pousse à exercer le métier de chauffeur. Il exerce notamment cette profession dans les enterrements de vies de garçons. Alors que des clients détruisent sa voiture, il refuse de perdre sa dignité.
Et les autres résultats ?
Meilleur film d’animation : Tadeo Jones 2. El secreto del Rey Midas, dirigée par Enrique Gato et David Alonso et écrit par Jordi Gasull, Javier Barreira et Neil Landau
Meilleure direction de production : Aleix Castellón pour Incerta glòria
Meilleur film européen : Dunkerque, de Christopher Nolan. Royaume-UNI
Meilleur court-métrage : Los desheredados, écrit et dirigé par Laura Ferrés
Meilleur documentaire : La Chana, écrit et dirigé par Lucija Stojevic
Meilleur film en langue non Catalane : Tierra firme, dirigé par Carlos Marques-Marcet, écrit par Carlos Marques-Marcet et Jules Nurrish
Meilleur direction artistique : Llorenç Miquel pour La librería
Meilleure musique originale : Alfonso Vilallonga pour La librería
Meilleur film pour la television : La llum d’Elna, dirigé par Sílvia Queret écrit par Margarita Melgar
Meilleur son : Xavier Mas, Fernando Novillo et Ricard Galceran pour Incerta glòria
Meilleurs costumes : Mercè Paloma pour Incerta glòria
Meilleur maquillage et coiffure : Alma Casal pour Incerta glòria
Meilleurs effets spéciaux : Manuel López Egea et Bernat Aragonés pour Incerta glòria
Meilleur Film : Josep M. Civit pour Incerta glòria