Laia Marull, « Juana est un personnage mystérieux »

Laia Marull interprète la reine déchue Juana I dit Juana la Loca dans Carlos Rey Emperador. Un personnage historique rempli de mystères. L’actrice récompensée de nombreuses fois par la profession a accepté de se confier sur sa participation à la fiction historique actuellement diffusée sur TVE.

Laia Marull est une interprète complète qui cumule régulièrement des rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. Primée à trois reprises aux Premios Goya pour ses participations aux films, Pa Negre, Te doy mis ojos et Fugitivas, vous avez notamment pu la voir en France dans le film“Pleure pas, Germaine” de Alain de Hallaux. Dans Carlos Rey Emperador, elle est métamorphosée en une reine trahie par ses proches qui donne les pleins pouvoir à son fils Carlos pour assumer les plus hautes fonctions du royaume.

Juana la Loca un personnage historique emblématique :

 Dans Carlos Rey Emperador, tu interprètes la reine Juana la Loca, comment as-tu affronté ce personnage?
La vérité c’est que lorsqu’Oriol Ferrer le réalisateur de la série m’a proposé de faire Juana I aussi appelée La Loca (la Folle), j’ai été enthousiasmée par l’idée. Dans notre pays, Juana est un mythe, c’est un personnage que tout le monde connait, mais qui est aussi entouré de nombreux mystères. Était-elle réellement folle? Sa supposée folie était-elle de l’amour? Son père l’a t’il enfermé pour ça ou par intérêt? C’est un personnage fascinant que j’ai essayé d’aborder avec beaucoup d’empathie. J’ai également pris en compte que la série commence alors qu’elle est enfermée à Tordesillas depuis une dizaine d’année, pour moi c’est quelque chose qui devait peser dans la psychologie et la sensibilité du personnage.

La préparation du rôle :

As-tu vu le personnage de Juana la Loca interprété par Irene Escolar dans la série Isabel avant de commencer le tournage de Carlos? As-tu vu d’autres films sur la souveraine pour d’inspirer?
Lorsque j’ai su que j’allais interpréter Juana, Oriol (le réalisateur) m’a expliqué que Carlos n’était pas explicitement la continuation d’Isabel. J’ai quand même décidée de voir la dernière saison de la série pour en savoir plus sur son passé et tout ce dessinait pour elle dans sa jeunesse. Ça m’a beaucoup servi pour affronter cette même femme mais plus âgée.
J’avais aussi vu le film de Aranda sur Juana dans lequel Pilar López de Ayala faisait un travail impressionnant, mais je ne l’ai pas re-visionner ni les autres versions de sa vie. La vérité, c’est que je n’aime pas prendre des références filmiques, je ne le fais jamais. Je préfère m’imprégner des personnages par d’autres moyens, par moi-même et le faire devenir mien.

As-tu lu des biographies ou t’es-tu documentée sur Juana?
Oui, j’ai cherché des biographies sur Juana et je me suis longuement documentée sur elle. Je suis tout particulièrement intéressée, par la recherche de la vérité et les théories concernant la non-folie de Juana comme la biographie de Bethany Aram: “La Reina Juana: gobierno, piedad y dinastía ». Ça m’a aussi aidé à comprendre l’interêt de Juana pour la continuité de la dynastie avec son fils Carlos.

C’est difficile de jouer un personnage historique? Pourquoi?
Oui, car en plus du poids qu’il revêt de par son caractère historique, chacun de nous a une référence ou une idée dans notre imaginaire de la façon dont il devait être. Mais par la suite, l’acteur arrive et doit lui donner vie et remplir une partie de son âme. C’est ce qui est difficile, mais c’est aussi très gratifiant du moins dans le cas de Juana qui est un personnage immense.

Va-t’on voir la reine Juana dans les prochains épisodes?
Oui. C’est un personnage qui apparaît de façon périodique tout au long de la série. Je pense que Juana meurt seulement un an avant son fils Carlos. Elle est dans la drame des rebellions de l’épisode 5, et nous assistons aussi à sa mort un peu plus tard dans la série.

Une actrice au parcours impressionnant :

Ta carrière est très importante et très riche en production. Que préfères-tu : travailler pour le cinéma, pour la télévision ou pour le théâtre?
Par chance, depuis que j’ai commencé cette profession, j’ai toujours pu combiner les trois options : le théâtre, le cinéma et la télévision. Je dis toujours que ce que j’aime le plus c’est le cinéma, mais la vérité est que j’aime les trois et surtout le fait de pouvoir les combiner. Cette année par exemple, je suis dans la série Carlos Rey Emperador, mais aussi dans un film pour la télévision sur Margarita Xirgu,qui s’est fait connaitre à Lorca. En plus, je suis aussi dans trois films : Quatretondeta, La madre et Brava dont le tournage est sur le point de commencer. Et encore en janvier, je ferais un monologue au théâtre Teatre Lliure de Barcelone.
Pour moi c’est l’idéal, pouvoir combiner les trois choses, ainsi ce que ne me donne pas l’un, l’autre me le donne et je ne me lasse d’aucun.

Comment fut l’ambiance sur le tournage de Carlos?
La série a des réalisateurs extraordinaires, enthousiastes et très aimables à un point que tu ne peux pas imaginer. Ce sont Oriol Ferrer, Salvador García Ruiz et Jorge Toreros. Avec les trois, on travaille très bien et d’une manière très agréable et facile. Ils savent ce qu’ils veulent et c’est très agréable de travailler avec eux. Mes compagnons de tournage sont tous délicieux. Toute l’équipe a travaillé d’une manière très rapide et efficace. Le plus difficile et le plus compliqué a été de faire les choses en peu de temps. De cette façon, il n’y a pas beaucoup de place pour les erreurs. C’est un peu stressant, mais c’est la seule chose un peu délicate.

Quels sont tes prochains projets?
Prochains projet au cinéma, j’ai des films qui sont terminés mais qui ne sont pas encore sortis :
“Quatretondeta”un film de Pol Rodríguez, avec José Sacristán, Sergi López et Julián Villagrán.
“La madre”un film d’Alberto Morais, le réalisateur avec qui j’ai travaillé dans Las olas, qui a gagné le Jorge de Oro en el festival de Moscú.
La Xirgu. Passió pel teatre”un film pour la televisión de Silvia Quer sur l’actrice Margarita Xirgu qui raconte le jour où devait sortir Mariana Pineda de Federico García Lorca au théâtre et toutes les difficultés de la compagnie. Je suis sur le point de commencer le tournage de “Brava” de Roser Aguilar.
Et au théâtre vous pouvez me retrouver dans “La llista” de Jennifer Tremblay au théâtre Lliure de Barcelone.

Merci à Laia Marull d’avoir pris de le temps de répondre à nos questions ainsi qu’à son agence Walter Garcia. Vous pouvez suivre l’actualité de Laia sur son twitter officiel @laiamarullq   et la voir régulièrement dans la série Carlos Rey Emperador qui passe chaque lundi sur TVE.

photo: Javier de Agustín, Diagonal TV. 

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Cinéaste passionnée par l'audiovisuel latino.

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