Après une première saison qui a tenu les spectateurs en haleine, La Petite Fille sous la Neige (La Chica de Nieve) revient avec une suite totalement inédite. Changement de décor et nouvelle intrigue : la série s’inspire cette fois du roman Le Jeu de l’Âme de Javier Castillo. Mais ce virage narratif parvient-il à maintenir le suspense qui avait séduit le public ?

Et que pense l’auteur de l’évolution de son œuvre à l’écran ?
La petite fille sous la neige : une première saison marquée par la perte et le désir d’enfant
Adaptée du roman à succès de Javier Castillo, La Petite Fille sous la Neige (La Chica de Nieve) a captivé les spectateurs dès sa première saison. L’histoire s’ouvrait sur la disparition d’Amaya Martín, une fillette enlevée lors du défilé des Rois Mages à Malaga. À travers l’enquête de Miren Rojo (Milena Smit), la série explorait les thèmes du deuil, de la maternité et de la douleur insoutenable d’une famille face à l’absence d’un enfant.
Parmi les performances marquantes, Cecilia Freire a été une véritable révélation. Connue pour son rôle pétillant dans Velvet, l’actrice a surpris en incarnant Iris, une femme au bord du désespoir, prête à commettre l’irréparable en enlevant une enfant pour combler son propre vide affectif. Son duo avec Julián Villagrán, qui jouait son mari tiraillé entre amour et culpabilité, a apporté une intensité dramatique inattendue.
Avec son intrigue captivante et ses personnages nuancés, la série a su séduire un large public. Mais après avoir bouclé l’enquête autour d’Amaya, comment La Petite Fille sous la Neige pouvait-elle se renouveler pour une seconde saison ?
Un changement radical pour une saison 2 plus sombre
Cette fois, la série s’éloigne totalement de l’intrigue du premier tome et s’inspire du second roman de Javier Castillo, Le Jeu de l’Âme. Le cadre reste à Malaga, mais l’histoire prend une direction bien plus troublante.
Synopsis : Miren Rojo, désormais journaliste confirmée, reçoit une lettre contenant une photo glaçante d’une jeune femme bâillonnée. Son enquête la mène jusqu’à une prestigieuse école catholique où plusieurs jeunes filles ont mystérieusement disparu. En creusant, elle découvre l’existence d’un jeu morbide qui pousse ses participantes à des actes dangereux.
Contrairement à la première saison, qui se concentrait sur une famille en quête de vérité, cette suite plonge Miren dans une affaire bien plus sombre et personnelle. Plus tourmentée que jamais, elle se retrouve face à ses propres traumatismes, tout en s’enfonçant dans un monde où le danger est omniprésent.
Javier Castillo, l’auteur des romans est revenu sur cette capacité de la série à rester avec les mêmes personnages tout en créant un univers totalement différent.
« La saison 1 de la jeune fille sous la neige propose un voyage au sein d’un univers plus obscur qui me fascine avec la douleur et la perte d’un enfant alors que la saison 2 est plus macabre. L’histoire commence avec la découverte du corps d’une jeune fille crucifiée et Miren doit malgré elle entrer dans un jeu dont elle ne sait pas où il l’emmènera. Je pense que ce nouveau chapitre est plus puissant. »
Javier Castillo lors de son entretien à Europa Press
Si Milena Smit (Miren), Aixa Villagrán (Millán) et Marco Cáceres (Chaparro) reprennent leurs rôles, cette saison accueille également José Coronado, une figure incontournable du cinéma et des séries espagnoles. Autre ajout notable : Miki Esparbé, aperçu récemment dans la série Smiley, qui apporte une nouvelle dynamique au récit.
L’auteur a t’il puisé l’inspiration sur les réseaux sociaux.
En changeant totalement de registre, La Petite Fille sous la Neige ose un virage narratif risqué. L’abandon du schéma classique de l’enquête familiale au profit d’une atmosphère plus psychologique et macabre pourrait diviser les spectateurs. Mais cette audace permet aussi à la série de se réinventer et de ne pas se répéter. Toutefois en voyant la série on ne peut pas s’empêcher de penser au « Juego de la Ballena Azul » est un défi viral apparu sur les réseaux sociaux, visant principalement les adolescents.
Les participants doivent réaliser une série de 50 défis sur une période de 50 jours, chaque défi devenant progressivement plus dangereux. Les tâches initiales peuvent sembler anodines, comme regarder des films d’horreur, mais elles évoluent rapidement vers des actes d’automutilation et, dans les cas les plus extrêmes, incitent au suicide. Ce phénomène inquiétant a été lié à plusieurs tragédies et a suscité des alertes de la part des autorités dans plusieurs pays, appelant à la vigilance et à la sensibilisation pour protéger les jeunes utilisateurs d’internet.
Il faut savoir que le roman est un peu différent de la série. Je l’ai écrit en 2017 et je n’ai pas pensé l’intrigue en me basant sur Juego de la Ballena Azul. Je ne me suis pas dit que la série comporterait par exemple différent défis qui permettraient aux personnages de gagner des niveaux. Le personnage passe des épreuves que je vois plus comme des preuves de confiance pour entrer dans un groupe. Dans le livre, ces actions ont pour objectif de montrer si le personnage est capable de renoncer à lui-même. Dans la série, c’est devenu un jeu plus grand pour fasciner.
Javier Castillo lors de son entretien à Europa Press
Alors, cette saison 2 réussira-t-elle à captiver autant que la première ? Le Jeu de l’Âme marque-t-il une évolution réussie ou un éloignement trop radical de l’essence de la série ? L’avis du public tranchera.