Sofia Vergara ne se contente pas d’être une mère dans la mini-série « Griselda » sur Netflix. Elle incarne Griselda Blanco, l’une des plus redoutables narcotrafiquantes des États-Unis. Un rôle puissant qui représente un projet abouti, non seulement en tant qu’actrice, mais aussi en tant que productrice pour la star colombienne.

À l’occasion de la sortie de la série, découvrez les 5 défis auxquels la comédienne et productrice a dû faire face durant le tournage de cette fiction captivante.

« Griselda » narre l’histoire fascinante d’une femme seule qui s’impose à la tête d’un univers largement dominé par les hommes. Alors que les séries sur les cartels de drogue foisonnent, avec notamment « El Inmortal » parmi les plus récentes, cette production se distingue en explorant l’histoire méconnue d’une femme réelle qui a véritablement secoué ce monde notoirement masculin.

1/ Griselda, raconter une histoire vraie méconnue mais proche de Sofia Vergara :

« Griselda » est une adaptation fictionnelle qui puise son inspiration dans la vie de Griselda Blanco, une Colombienne ambitieuse et astucieuse, à l’origine de l’un des cartels les plus puissants de l’histoire.

Synopsis : Dans le Miami des années 70 et 80, une sauvagerie inimaginable et un charme certain ont permis à Blanco de tracer sa voie entre business et famille de façon experte, jusqu’à être surnommée « la marraine ».

Sofía Vergara est une actrice et mannequin colombienne-américaine surtout connue pour son rôle de Gloria Pritchett dans la série télévisée à succès « Modern Family », qui lui a valu plusieurs nominations aux Emmy Awards et aux Golden Globe Awards. Sofía est à l’affiche de « Griselda », dont elle assure également la production exécutive. Un projet très personnel car l’actrice a grandi dans ce milieu très sombre et a même perdu un proche.

« Mon frère a été assassiné un an après mon arrivée aux États-Unis, et suite à cela, j’ai dû faire venir toute ma famille à Miami. C’était une époque très difficile en Colombie, et c’est d’ailleurs pour cette raison que l’histoire de Griselda a attiré mon attention. Bien sûr, tout le monde connaît le monde des narcotrafiquants et son fonctionnement, notamment parce que de nombreux films leur sont consacrés, mais jusqu’ici, on ne l’avait jamais vu à travers les yeux d’une femme. J’ai été confrontée à ce monde dans ma vie, et je me demandais comment une femme pouvait évoluer dans cet environnement. »

Sofía Vergara lors de son entretien à l’émission El Hormiguero.

En effet, le frère de Sofía Vergara, Rafael Vergara, a été assassiné en Colombie en 1998. Il a été tué lors d’une tentative d’enlèvement liée au trafic de drogue. Cette tragédie a profondément affecté Sofía Vergara et sa famille. La violence liée au trafic de drogue a malheureusement touché de nombreuses familles en Colombie, et cela a été un problème persistant dans le pays pendant plusieurs années. Sofía Vergara a parlé publiquement de cette perte douloureuse, soulignant les défis auxquels sa famille a dû faire face dans ce contexte difficile.

2/ Sofia Vergara : « Je n’avais jamais réellement joué la comédie en espagnol « 

Avant sa carrière à Hollywood, Sofía Vergara était déjà une personnalité bien connue en Colombie, où elle avait débuté en tant que mannequin. Toutefois, son métier de comédienne a réellement pris forme aux Etats-Unis. En plus de son travail dans « Modern Family », Sofía Vergara a également joué dans des films tels que « Hot Pursuit » (2015) et « Chef » (2014). De ce fait, l’actrice a du très tôt apprendre l’anglais qui est désormais la langue principale dans laquelle elle s’exprime. Toutefois, malgré des efforts, elle n’a jamais réussi à gommer son accent colombien qui la complexait dans un premier temps, mais qui s’est finalement révélé être une force.

Dans la série, elle a dû en partie jouer en espagnol car une partie des scènes se fait dans la langue maternelle de la protagoniste. Un défi pour Sofia qui a confessé qu’à part de petits rôles dans les telenovelas au début de sa carrière, elle n’avait jamais réellement eu l’opportunité d’avoir un rôle en espagnol.

« Ça me fait rire de le reconnaître, mais je ne joue pas la comédie en espagnol, et pour Griselda, j’avais très envie de partager mes scènes avec des acteurs latinos. Cependant, ça a été difficile car j’ai dû changer ma façon de travailler. »

Sofia Vergara au media Telemundo Entretenimiento

 Côté distribution, Alberto Guerra, Christian Tappan, Martín Rodríguez, Juliana Aidén Martinez, Vanessa Ferlito sont aux côtés de Sofía Vergara, ainsi que Carolina Giraldo (alias Karol G) qui fait ses débuts à l’écran.

Avec plusieurs années passées aux États-Unis, Sofia a véritablement réussi à s’imposer en tant qu’actrice reconnue, devenant un véritable symbole pour de nombreux Latinos. Bien que la représentation des Latinos dans le monde de l’audiovisuel gagne en impact chaque année, elle reconnaît que le chemin à parcourir reste long. À l’instar d’Eva Longoria avec Flamin’ Hot, Sofia a fait le choix stratégique de devenir productrice, lui offrant ainsi la possibilité de prendre pleinement les rênes de sa carrière :

« Fondamentalement, il y a beaucoup moins d’opportunités pour les Latinos dans le monde de l’audiovisuel américain, tout simplement parce que les auteurs écrivent sur ce qu’ils connaissent, et comme ce sont des « gringos », ils écrivent sur ce qui les touche. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons besoin de plus de Latinos qui écrivent sur des Latinos. Nous avons moins d’opportunités, et c’est pour cette raison que j’ai voulu produire Griselda. Je voulais jouer un personnage comme elle, mais on ne me le proposait pas parce que je venais du monde de la comédie, et je n’avais pas envie d’attendre qu’on vienne à moi pour un rôle dramatique. Les portes s’ouvrent petit à petit. »

Sofía Vergara lors de son entretien à l’émission El Hormiguero.

Elle est également une entrepreneure prospère, ayant lancé sa propre ligne de vêtements, de parfums et d’autres produits. Toutefois, son rôle dans Modern Family la un peu enfermé dans une image peut-être trop frivole et Griselda est l’occasion pour elle de montrer une autre facette de sa personnalité.

3/ Sofia Vergara : « Pour jouer Griselda, je devais disparaitre »

Pendant la production de Griselda, l’actrice s’est complètement métamorphosée, passant des heures entre les mains des maquilleuses avant chaque scène, soit environ 3 heures, pour adopter cette apparence physique. Elle a notamment expliqué avoir dû travailler sur la posture très particulière de cette femme qui donne toujours l’impression de s’imposer et dont la présence est immédiatement perceptible.

Pendant sa préparation, elle a pu compter sur le réalisateur, un véritable allié qui l’a aidée. Très honnêtement, Sofia est méconnaissable, portant des fausses dents, un faux nez, de faux sourcils qui ont nécessité un fort front en plastique posé quotidiennement, et bien sûr une perruque qui nécessitait plusieurs heures pour être posée et une heure pour être enlevée.

« Griselda a dirigé l’un des plus gros cartels des États-Unis. Elle n’est pas aussi célèbre que Pablo Escobar, et pourtant, même lui la craignait. Griselda n’est pas une héroïne, et on ne raconte pas une vie glamour, mais plutôt une vie qui tourne toujours autour du sang et de la peur. Dans le monde d’où elle vient, elle a fait ce qu’elle savait faire. Pour la jouer, je voulais que le public oublie totalement qui j’étais, et surtout Gloria Pritchett de Modern Family avec son côté colombienne voluptueuse. Pour cela, j’ai adopté une posture un peu voûtée. »

Sofia Vergara lors de la conférence de presse de Netflix.

4/ Sofia Vergara : « Mon défi était de faire en sorte qu’on ne déteste pas Griselda »

Griselda Blanco était impliquée dans des activités criminelles depuis son jeune âge et a rapidement monté les échelons du trafic de drogue. Elle était connue pour son implication directe dans le trafic, mais aussi pour ses méthodes violentes et impitoyables, notamment des assassinats et des règlements de compte. Elle a été liée à de nombreux meurtres. Si dès le départ, Sofia a expliqué ne pas vouloir raconter l’histoire d’une héroïne, elle ne voulait pas non plus dresser le portrait d’une femme totalement mauvaise mais au contraire tenter de faire comprendre au public comment elle en était arrivé là.

« Ce que nous avons voulu faire, c’est l’humaniser pour comprendre comment une femme colombienne belle et mère a pu se transformer en ce qu’elle est devenue. Elle était aussi une maman de 4 enfants que je qualifie de survivante, et Griselda était une femme aux multiples facettes, car avant sa transformation, elle a eu une vie difficile. Je voulais que le public apprécie Griselda un peu comme ce fut le cas pour Tony dans la série Les Soprano. Mon défi était de réussir à créer de l’empathie pour que les gens qui regardent la série aient envie qu’elle s’en sorte. »

Sofía Vergara lors de son entretien à l’émission El Hormiguero.

De ce fait, la série raconte la transformation de cette madame tout le monde ayant vécu dans un monde violent dont elle a voulu prendre le contrôle au point d’en perdre la tête.

« La première fois que j’ai entendu parler d’elle, je ne croyais pas en son existence. C’était une femme très intelligente, mais elle n’a pas pris le bon chemin. Si j’avais été à sa place, j’aurais utilisé cette intelligence pour prendre la tête d’une multinationale. Être une femme dans ce milieu est un défi, et ce qui est drôle, c’est qu’il a fallu des années pour la trouver, car au départ, son sexe faisait qu’elle n’était pas recherchée. Les autorités pensaient qu’un homme était derrière ce cartel. »

Sofía Vergara lors de son entretien à l’émission El Hormiguero.

5/ Le challenge de fin de tournage : réussir à sortir de ce rôle

En tout, le tournage a duré 6 mois avec un processus très exigeant pour Sofia Vergara, qui devait jongler entre des dialogues en anglais et en espagnol. Elle devait quotidiennement affronter un maquillage de trois heures, très difficile à supporter car, comme elle l’a expliqué, il s’agissait d’une véritable transformation physique contraignante. Griselda n’était pas simplement un premier grand rôle pour Sofia, mais un véritable défi, et la comédienne a confessé avoir été très angoissée par ce rôle.

« J’ai fait une crise de panique la veille du premier jour de tournage. Je me disais : ‘Mais je suis folle, comment vais-je réussir à jouer ce personnage ? Les gens vont-ils croire que Gloria Pritchett (son personnage dans Modern Family) est une trafiquante de drogue ? Vont-ils se dire que c’est Gloria avec un nez en plastique et une perruque ?’ Au fond de moi, je pensais ne pas avoir Griselda, cette femme mauvaise. Manolo m’a soutenu et convaincu que je pouvais y arriver. »

Sofia Vergara dans l’émission La Mesa Caliente

À l’issu de de cette demi-année qui était elle-même l’aboutissement de 15 ans de réflexion autour de ce rôle s »est posée une question : comment sortir de ce personnage?

« Ce tournage a réellement était épuisant et je me suis investie à fond car c’était sur 6 mois mais parfois j’avais l’impression de devenir folle. Je ne sais pas comment font les acteurs qui apprécient de tourner sur de longues périodes des rôles aussi intenses car c’est psychologiquement très fort.« 

Sofía Vergara à l’émission El Hormiguero.

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