#Cannes2018 : Parajos de Verano

Parajos de Verano est l’oeuvre de deux cinéastes colombiens : Ciro Guerra et Cristina Gallego.

Parajos de Verano, les traditions peuvent-elles résister à l’appât du gain?

Dans les années 1970, en Colombie, une famille d’indigènes Wayuu se retrouve au cœur de la vente florissante de marijuana à la jeunesse américaine. Quand l’honneur des familles tente de résister à l’avidité des hommes, la guerre des clans devient inévitable et met en péril leurs vies, leur culture et leurs traditions ancestrales.
C’est la naissance des cartels de la drogue…

Cette thématique peut être qualifiée de favorite en Amérique latine et plus spécialement en Colombie. Effectivement, le trafic de drogue y est largement mis en scène aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Que se soit dans les télénovelas telles que Sin Senos si hay paraiso, dans les séries du genre comme Escobar ou au cinéma, les cartels fascinent. Toutefois, Parajos de Veranos n’est pas un film sur le trafic de drogue comme un autre.

Les Wayuu, un peuple méconnu

Sous forme de tragédie grecque, la culture décrite dans le film est celle des wayuu. Il s’agit d’un peuple amérindien, connus en espagnol sous le nom de Guajiros. En effet, très important en Colombie, il représente encore  8 % de la population de l’État vénézuélien Zulia et 45 % de la population du département colombien. Ces derniers disposent dans le long-métrage des codes proches de ceux des gangsters. Il existe un personnage, le palabrero, avec un rôle similaire de celui du consigliere dans la mafia.

La critique de la rédaction :

Parajos de Verano est un film que l’on peut qualifier de mystique. En effet, comme l’explique Ciro Guerra, l’un des réalisateurs : 

« Il s’agit, cette fois, d’une réflexion sur la notion du mythe, qui m’intéresse depuis très longtemps. Comme dans nos films précédents, on a voulu parler des peuples originaires de l’Amérique latine et de leurs histoires souvent ignorées mais en les adaptant aux canons du cinéma de genre. Tout est parti d’une volonté de renouveler le genre, de le réinventer… »

La Colombie est un pays dont l’histoire a été effacée
de la mémoire de ses citoyens. La bonanza marimbera est, sans aller plus loin, parfaitement inconnue par
les jeunes générations. Avec ce film on a voulu créer un outil de reconstruction de notre histoire.


Film noir, de gangsters, Parajos de Verano mélange les genres et ose parler d’un peuple méconnu en Europe. Le long-métrage est sombre, quelque fois dérangeant, mais éducatif. Les deux réalisateurs ont choisi de réaliser une métaphore de leur pays. Associant passé et présent, ils tentent de transmettre une partie de son histoire.

En conclusion, Parajos de Veranos est un film surprenant qu’on prend plaisir à découvrir. Vous pourrez-prochainement le découvrir dans les salles françaises puisqu’une sortie est prévue courant 2019.

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Cinéaste passionnée par l'audiovisuel latino.

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