Angela a créé la surprise sur Netflix : mise en ligne sans réelle promotion, la série s’est rapidement hissée dans le Top 10 de plus de quarante pays. Portée par Véronica Sánchez, Daniel Grao et Javier Rey, cette fiction sur les violences faites aux femmes a su toucher un large public par son intensité et sa justesse. Mais saviez-vous qu’une série espagnole abordait déjà un thème similaire ?

Elle s’appelle Mentiras, avec Angela Cremonte et Javier Rey. Si Angela vous a captivé, une chose est sûre : cette pépite est la prochaine série que vous devez absolument découvrir.
Si la série Angela t’a marqué par sa tension psychologique et son regard sur la vérité, prépare-toi : Mentiras (Mensonges), disponible sur Netflix, va te faire douter de tout. Amateur de séries autour de femmes fortes qui se battent pour faire reconnaitre la vérité, cette fiction est faite pour vous et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne vous laissera pas de marbre.
Tout comme Angela, Mentiras est une série sur la quête de la vérité
Adaptée de la série britannique Liar, Mentiras est une fiction produite par Atresmedia qui plonge dans une histoire d’apparence banale : Laura (Angela Cremonte), professeure récemment séparée, accepte un dîner avec Xavier (Javier Rey), un chirurgien respecté et père d’un de ses élèves. Le lendemain, elle se réveille persuadée d’avoir été violée. Mais aucun souvenir clair. Lui, affirme que la relation était consentie. À partir de là, tout bascule…
Ce qui fait la force de cette fiction, c’est son refus de trancher trop vite. La série confronte deux récits qui se contredisent sans jamais céder à la facilité. Les enquêteurs (Itziar Atienza, Paco Tous) s’efforcent de distinguer le vrai du faux, pendant que chaque personnage, même secondaire, révèle ses propres mensonges. Angela proposait l’univers sombre d’un pays Basque embrumé alors que Mentiras propose le soleil de Majorque permettant à la série de s’imprégner d’un réalisme presque dérangeant. Entre lumière méditerranéenne et tension intime, elle nous enferme peu à peu dans une spirale du doute.
Derrière la caméra : un thriller social avant tout
Derrière la caméra, la série s’impose comme un thriller social avant tout, centré sur la question du consentement et la frontière floue entre vérité et manipulation. Pour porter ce sujet sensible, la série s’appuie sur deux visages bien connus du public espagnol : Javier Rey et Ángela Cremonte.
Javier Rey, que vous avez pu voir dans Velvet, Fariña ou encore Hache, incarne ici un personnage ambigu, loin des rôles romantiques auxquels il nous avait habitués. Comme il l’explique lui-même, ce rôle l’a obligé à explorer des zones d’ombre particulièrement inconfortables, un défi d’acteur qu’il a relevé avec justesse.
“C’est une série qui parle de mensonges, de présomption d’innocence et de la façon dont chacun cache quelque chose. Tout le monde ment, d’une manière ou d’une autre.”
Interview de Javier Rey
De son côté, Ángela Cremonte, révélée dans Las chicas del cable, signe avec cette fiction son premier rôle-titre. Une performance intense, nourrie d’un véritable travail psychologique. À l’époque de la sortie, nous avions eu l’occasion d’interviewer l’actrice, qui nous avait confié à quel point ce rôle, inspiré de la série britannique Liar, avait été difficile à tourner.
“Laura est une femme blessée qui cherche à reprendre le contrôle. Ce rôle m’a obligée à explorer la frontière entre la mémoire, la peur et la vérité.”
Interview d’Ángela Cremonte
Le reste du casting est tout aussi solide : Manuela Velasco, connue des fans de cinéma d’horreur pour [REC] et de Velvet, ainsi que Paco Tous, inoubliable interprète de Moscou dans La Casa de Papel, complètent cette distribution de haut niveau.
Pourquoi vaut-elle le détour ?
Parce que les deux séries dialoguent à leur manière sur la manipulation, la vérité et la vulnérabilité féminine. Mais là où Angela explore la reconstruction, Mentiras s’attarde sur le doute : celui des autres, mais aussi celui qu’on ressent face à nos propres certitudes. Les deux se mettent d’accord pour offrir la vision de femmes blessées qui doivent affronter le regard des autres parce qu’elles choisissent de s’en prendre à deux hommes respectés. L’une doit faire face à un mari violent présenté comme un père de famille idéal et l’autre à un médecin de renom et parent d’élève. Un profil de veuf séduisant qui cache pourtant un sombre passé qu’il lui faudra déterré pour démonter aux autres son véritable visage.
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié cette série, notamment parce qu’elle m’a permis de découvrir Ángela Cremonte dans un rôle principal e qui reste assez rare dans sa filmographie. C’est une actrice d’une grande intensité, capable d’apporter une véritable profondeur émotionnelle à chacun de ses personnages. J’avais déjà vu la version britannique et, si je devais formuler un bémol, ce serait peut-être que l’adaptation espagnole reste parfois trop proche de l’originale. D’autres pays ont pris plus de libertés pour proposer une interprétation plus personnelle du récit. Malgré cela, cette version n’en demeure pas moins une fiction forte, bien jouée et profondément humaine, qui mérite largement le détour.
Ajoute à cela une mise en scène épurée, un duo d’acteurs intenses, et une tension qui monte épisode après épisode sans jamais t’offrir la satisfaction d’avoir tout compris avant la fin. Série peu médiatisée à sa sortie, elle n’en demeure pas moins une fiction ambitieuse, à la fois réaliste, troublante et nécessaire, qui mérite amplement d’être redécouverte aujourd’hui par tous ceux qui ont été bouleversés par Ángela.
