Victoria Abril, la plus Française des actrices Espagnoles est de retour au cinéma dans Bernarda. Une adaptation contemporaine de l’oeuvre du grand Federico Garcia Lorca : la casa de Bernarda Alba projeté lors du marché du film du Festival de Cannes.
Bernarda, l’adaptation contemporaine par Tirso Calero et Emilio Ruiz Barrachina
Ce n’est pas la première fois que l’oeuvre de Federico Garcia Lorca, la casa de Bernarda Alba est adaptée pour le cinéma. En effet, en 1987, Mario Camus l’avait déjà mis en scène avec Ana Belén entre autre dans une version plus proche de l’oeuvre originale que cette nouvelle version.
Effectivement, Bernarda réalisé par Emilio Ruiz Barrachina est une adaptation moderne de la pièce de théâtre. Pour cela, il a été aidé par Tirso Calero pour le scénario qui est entre autre le créateur de Servir y Protéger que nous avions eu la possibilité d’interviewer. Tirso a su s’inspirer de l’oeuvre du poète Espagnol pour en faire une critique assez profonde de la place des femmes et de l’esclavagisme moderne.
Le casting de Bernarda, un gage de qualité :
Bernarda est un film qui peut s’appuyer sur son casting qui réunit deux grandes actrices du cinéma Espagnol. Tout d’abord Assumpta Serna dont le visage ne vous sera pas inconnu. L’actrice Catalane a joué pour Carlos Saura, Pedro Almodovar ou Bigas Luna à ses débuts. Finalement, sa carrière s’est prolongée jusqu’aux Etats-Unis aux côtés de Mickey Rourke ou encore dans la série Falcon Crest. Emilio Ruiz Barrachina lui confie le rôle de matriarcale, celui de Bernarda.
A ses côtés, Victoria Abril revient au grand écran et joue pour la première fois avec son amie Asumpta. Durant ce tournage, elle a du jongler entre la France et l’Espagne car il se déroulait en même temps que celui de Clem. Côté personnage, elle y interprète Maria Josefa, une femme unique, folle peut être, peut être pas… victime sans doute de Bernarda sa soeur. Un rôle fait d’excès, de tendresse, de souffrance. Par conséquent, il permet surtout à l’actrice de voyager d’une humeur à une autre sans que nous puissions douter de sa sincérité en qualité de spectateur et rien que ça mérite un Bravo !
A leurs côtés, un casting féminin dont on peut saluer l’interprétation de Elisa Mouliaa (Servir o Protéger Buscando el Norte). Son personnage redonne du rythme au film. Sa fraicheur et son naturel viennent bousculer le scénario et porter le film. A leurs côtés Miriam Diaz Aroca dans un rôle ambiguë et sombre qui surprend. Enfin on note aussi la participation de Trisha Fernandez, Maria Ivanova, Cristina Pascual.
Le casting compte un homme qui fera tourner les têtes : Will Shepard. L’acteur de Mar de plastico tient là son premier rôle au cinéma.
Qui est Bernarda et que découvre-t-on ?
Une vieille fabrique au bord de la côte Andalouse est transformé un bordel dans lequel Bernarda, une veuve tient enfermée ses filles. Des filles qu’elle enferme comme dans une secte pour en faire ce qu’elle en veut. Comme l’oeuvre originale le sujet reste la traite des blanches mais de façon contemporaines. Comme retenir 5 femmes contre leur volonté.
Notre avis …
Federico Garcia Lorca qui fut l’un des artistes victimes de Franquistes le plus adaptés au cinéma. Après las Bodas de Sangre convertit en La Novia avec Inma Cuesta, vient le tour de Bernarda. Un film qui nous a laissé perplexe.
En effet, le début et la mise en place du scénario sont compliqués à suivre. Si vous ne connaissez pas le sujet ou bien la pièce original, vous avez l’impression de plonger dans un délire noir. L’histoire traine à s’installer et par conséquent, l’attente est longue. Toutes fois, l’arrivée du personnage interprété par Elisa Mouliaa au milieu du film donne un nouveau souffle. Un air de fraicheur dans ce film dont l’unique scène reste cette vieille fabrique. Un effet, peut être voulu et qui ne vous dérangera peut être pas. Ensuite, le sujet et la contemporanéité des faits est plus qu’intéressant.
En résumé, notre avis mitigé mais à vous de vous faire votre propre avis.