El profesor ou Puan de son titre original est la comédie latine de l’été. Ce film argentin portée par Marcelo Subiotto et Leonardo Sbaraglia offre une intéressante réflexion sur le monde universitaire et plus généralement sur la vie. Le même jour sort aussi Matria d’Álvaro Gago qui vous emmène dans l’univers rude de la Galice? Quel film choisir? Pourquoi pas les deux?
El profesor, un homme en quête d’un changement de vie :
Réalisé par Maria Alché et Benjamin Naishtat, El profesor a séduit de nombreuses critiques. Le film est sorti dans les salles françaises le 3 juillet et a été distribué par Condor films. Puan de son titre original trouve ses origines du nom de la rue où se trouve la Faculté de Philosophie et de Littérature de Buenos Aires. Bien que l’histoire n’est pas directement inspirée de faits réels, cette comédie un brin satirique et surtout très politique parait pourtant réaliste.
Synopsis : Professeur terne et introverti, Marcelo enseigne depuis des années la philosophie à l’Université de Buenos Aires. Un jour, se présente enfin l’occasion de briller : suite au décès de son mentor, il est pressenti pour reprendre sa chaire. Mais voilà que débarque d’Europe un autre candidat, séduisant et charismatique, bien décidé à lui-aussi briguer le poste
EL PROFESOR est un long-métrage qui décrit un petit microcosme obéissant à ses propres règles et à sa propre logique. En effet, l’université est comme un petit village régit en interne et Marcelo doit se réinventer, renoncer à des convictions et des schémas de pensée obsolètes et, dans le même temps, revenir culturellement à une origine commune, à un point de départ. Interprété par Marcelo Subiotto, ce professeur en pleine grise existentielle est l’exemple parfait de l’antihéros un brin attachant comme l’explique Maria Alché et Benjamin Naishtat.
« Notre protagoniste est un type étonnamment fragile et peu sûr de lui qui perd son mentor et devient, en quelque sorte, un orphelin dans le monde impitoyable de l’université. Dans le même temps, Marcelo ne se sent plus à sa place dans son couple. Et bien qu’il se sente perdu, il fait un choix, un choix vital : remettre profondément en question sa vie professionnelle et personnelle tout en s’interrogeant pour la première fois sur son statut d’intellectuel. Marcello est un comédien qui a beaucoup tourné de comédies burlesques. Il passe avec fluidité d’un registre comique à un registre plus dramatique. Dans le même temps, il est musicien et chanteur, ce qui était un élément important pour incarner le personnage. »
Maria Alché et Benjamin Naishtat.
L’autre protagoniste de ce film est Rafael le rival de Puan interprété par Leonardo Sbaraglia. Le comédien est connu aussi bien pour des rôles dramatiques que comiques.Ces deux personnages ont, à égalité, des côtés à la fois pathétiques et admirables. La troisième professeur est une femme jouée par Julieta Zylberberg. Le reste du casting compte sur la participation de Alejandra Flechner, Andrea Frigerio et Mara Bestelli
Matria, La Galice était connue pour être la terre des femmes :
« Je pense sincèrement que cette histoire pourrait se dérouler partout, dans n’importe quel pays. Au cinéma, la diversité, c’est essentiel. J’ai voulu dépeindre des portraits d’individus et un territoire légèrement différents de ceux que l’on nous donne à voir d’habitude.«
Álvaro Gago
Avec deux nominations aux Premios Goya, dont celle de la meilleure interprétation féminine attribuée à María Vázquez, « Matria » se présente comme un long-métrage social percutant réalisé par Álvaro Gago et distribué par Les alchimistes. Les éloges et reconnaissances témoignent de la qualité artistique et narrative du film.
Synopsis : Dans un village de pêcheurs galicien, Ramona est ouvrière. Son usine est rachetée et les salaires sont à la baisse. Quand Ramona se rebelle contre cette ultime humiliation, elle est licenciée sur-le-champ. Prête à tout pour garantir l’avenir de sa fille, elle enchaîne alors les petits boulots à un rythme effréné… mais jusqu’à quand ?
Le film s’inspire de faits réels qui se sont d’ailleurs déroulés au sein de la propre famille du réalisateur qui a expliqué :
« Francisca a commencé à travailler chez mon grand-père, il y a plus de dix ans, lorsque ma grand-mère, est décédée. Il était déprimé et n’avait plus envie de sortir. Elle a débarqué dans cette maison tel un ouragan et lui a redonné goût à la vie. À l’époque, je traînais souvent dans les parages et j’ai été témoin de ces élans de tendresse, de cette générosité débordante dont elle faisait preuve si naturellement. Au début, je ne savais que très peu de choses de sa vie, je ne connaissais que sa détermination et son entrain. Au fil du temps, nous sommes devenus plus proches. Mon admiration pour elle grandissait chaque jour.
Ce film est en quelque sorte un hommage à cette femme qui l’aide depuis de nombreuses années.