Reposer en paix : L’histoire est-elle inspirée d’un fait divers?

Reposer en paix/Descansar en paz » est un film qui ne laisse pas indifférent. Cette production argentine disponible sur Netflix met en scène un homme qui abandonne tout pour échapper à son bourreau. L’histoire est captivante, mais ses apparences sont-elles vraiment réelles ?

Reposer en paix : L'histoire est-elle inspirée d'un fait divers?
Reposer en paix : L’histoire est-elle inspirée d’un fait divers?

Reposer en paix, fuir pour prendre un nouveau départ :

Reposer en paix/ Descansar en paz est un long-métrage adapté du roman du même nom de Martín Baintrub. Un drame social qui prend aussi la forme d’un film d’action centré sur un homme rattrapé par son passé.

Synopsis : Sergio est un père de famille comblé marié à Estela avec qui il a deux filles. Toutefois, sa vie est en réalité très loin d’être parfaite. Acculé par les dettes, il décide de profiter du hasard et d’une circonstance imprévisible pour disparaître faisant croire à tout le monde qu’il est mort. Après de nombreuses années passées loin de son pays sous une fausse identité, une découverte fortuite met à l’épreuve la tentation irrésistible de vouloir savoir comment la vie de ses proches s’est poursuivie en son absence. La question devient une obsession : une vie entière peut-elle disparaître et être oubliée ? Pouvez-vous repartir de zéro et ne jamais regarder en arrière ?

Acculé par les dettes, un père de famille décide de disparaître mais est-il réellement possible de tourner le dos à toute une vie pour repartir de zéro sans jamais regarder en arrière ? Malgré la volonté de tourner la page, des années plus tard, une découverte fortuite éprouve sa tentation de savoir ce qu’est devenue sa famille, mais rien ne ressemble à ce qu’il avait imaginé… Est-il possible de réparer?

Une histoire qui ressemble à un fait divers avec un ancrage dans le réel :

Reposer en paix repose sur une histoire qui semble tout droit sortie d’un fait divers. Chaque année, les médias se font l’écho du récit d’une personne ayant simulé sa propre mort.

En 2023, par exemple, le célèbre « Ragnar le fou », un tiktokeur belge, a poussé le réalisme jusqu’à assister à ses propres funérailles avant de réapparaître. Dans un registre beaucoup plus sombre en Allemagne, une jeune femme de 23 ans a traqué son sosie sur les réseaux sociaux avant de la tuer afin de se faire passer pour morte. Aux États-Unis, un homme du Minnesota a opté pour une stratégie similaire en simulant sa propre mort avec la complicité de son ex-femme, orchestrant même des funérailles factices pour toucher deux millions de dollars d’assurance vie.

Que ce soit pour tenter une plaisanterie de mauvais goût, pour redémarrer une nouvelle vie ou simplement pour obtenir une somme d’argent conséquente, ces histoires illustrent les diverses motivations qui font de l’acte du protagoniste principal quelque chose de possible mais son histoire est bien de la fiction. En revanche, elle prend ancrage dans un fait divers bien réel : l’attentat du 18 juillet 1994 en Argentine perpétrée contre le bâtiment de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) à Buenos Aires.

Ce jour-là, un camion chargé d’explosifs a été délibérément précipité contre l’édifice de l’AMIA, qui abritait des bureaux et des organisations juives. L’explosion a causé la mort de 85 personnes et a blessé des centaines d’autres. L’attentat contre l’AMIA est l’un des pires actes terroristes de l’histoire de l’Argentine. Il a profondément choqué le pays et a suscité une condamnation internationale.

Une production made in Argentina :

Le cinéma argentin transcende depuis quelques années les frontières aussi bien dans les salles de cinéma comment le film los delincuentes que sur la plateforme Netflix qui met en ligne chaque année un peu de plus titres avec une prédilection pour les thrillers qui arrivent à chaque fois à se hisser dans le top 10 des productions les plus consultées. Ce fut notamment le cas de L’intime conviction d’Elena ou encore de Perdida et repose en paix prend le même chemin.

Réalisé par Sebastián Borensztein connu pour El Chino (2011)Heroic Losers (2019) et El garante (1997), Repose en paix est produit par Ricardo Darin, un acteur argentin de renom. Le long-métrage a par ailleurs été présenté lors du dernier festival de Malaga et s’appuie sur des comédiens connus en Amérique latine comme Joaquín Furriel (El hijo), Griselda Siciliani, Gabriel Goity ou encore Lali Gonzalez.

La critique de la rédaction :

Reposer en paix est un long-métrage qui démarre en posant les bases d’une vie classique : un couple, des enfants et un quotidien parfait, du moins en apparence. Rapidement, on entrevoit un protagoniste, Sergio, dépassé par les affaires. À travers lui, c’est le rouage malsain d’une société de consommation qui s’exprime, avec la volonté de toujours vouloir plus qui le conduit à s’endetter jusqu’au point de non-retour. L’histoire est une critique de la société et s’intègre à l’attentat de juillet 1994, fusionnant fiction et réalité pour renforcer la crédibilité du récit.

Le long-métrage est sombre et captivant, montrant deux vies en parallèle : celle de Sergio, qui a tout quitté et tente d’oublier ses proches en les remplaçant, et celle de sa femme Estela, qui refuse un temps de croire en la mort de son mari et finit par réussir à tourner la page. Le film fait des bonds dans le temps pour nous montrer la construction de Sergio, qui est finalement rattrapé par son passé et confronté à une situation ironique sur laquelle nous ne nous attarderons pas, pour ne pas vous gâcher le suspense. Le jeu des acteurs est réaliste et ne fait qu’apporter de la crédibilité au récit.

Finalement, Reposer en paix raconte l’histoire d’un homme qui souhaite s’éloigner du monde qui l’entoure et qui ne supporte plus d’être assailli. Cependant, s’éloigner n’est parfois pas suffisant, et la réalité qu’il a tenté de fuir se révèle être plus cruelle à son retour.

Reposer en paix est un film qui associe action, suspens, drame social et rassemble en somme tous les éléments pour captiver les abonnés de plateforme.

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Cinéaste passionnée par l'audiovisuel latino.

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