Mala Influencia : le film espagnol critiqué, mais numéro 1 sur Netflix – phénomène ou malentendu ?

Mala Influencia, le nouveau thriller romantique espagnol diffusé sur Netflix depuis le 9 mai 2025, fait sensation en atteignant la première place des tendances. Pourtant, les critiques sont partagées, oscillant entre fascination et scepticisme.Comment expliquer ce paradoxe entre popularité et réception critique ? Plongée dans les origines du phénomène avec en bonus ou pas mon avis. Et oui j’ai bravé les mauvaises critiques pour vous !

Mala Influencia : le film espagnol critiqué, mais numéro 1 sur Netflix – phénomène ou malentendu ?
Mala Influencia : le film espagnol critiqué, mais numéro 1 sur Netflix – phénomène ou malentendu ?

Mala Influencia est un film qui a réussi le pari d’être en tête de Netflix en un weekend alors que son casting est inconnu en France et qu’il n’a bénéficié d’aucune publicité. Vous êtes habitués de la plateforme alors vous savez bien que les abonnés peuvent craquer sur des productions qui sortent de tout cadre. Toutefois on ne peut pas dire que Mala Influencia est le fruit d’une stratégie non réfléchie. Sous ses air de film discret il rassemble tous les ingrédients pour avoir une fan base suffisamment puissante pour créer le buzz. Voysons cela ensemble.

Mala Influencia, un succès né sur Wattpad :

Avant d’arriver sur nos écrans, Mala Influencia était déjà un véritable carton sur Wattpad. Écrit par l’autrice anonyme Teensspirit (alias B.A.B.E), le roman a captivé des millions de lectrices dès 2017, au point de dépasser les 50 millions de lectures. Une popularité telle qu’il a fini par être publié en format papier chez Penguin Random House en 2021, confirmant qu’on tenait là un phénomène générationnel.

L’histoire ? Elle reste fidèle à la version d’origine : Reese, une ado issue d’un milieu aisé, commence à recevoir des menaces anonymes. Pour la protéger, son père engage Eros, un jeune au passé compliqué. Très vite, l’attirance entre eux devient aussi forte que dangereuse. C’est une romance sous tension, faite de secrets, de silences, de regards qui en disent long, le tout dans un univers très codifié : lycée chic, jolies tenues, et ambiance feutrée.

Bref, Mala Influencia, c’est une histoire d’amour impossible entre deux mondes qui s’opposent, avec ce petit supplément d’interdit qui fait tout son charme. Un cocktail qui, on le sait, parle directement à un public jeune, notamment féminin. On l’a déjà vu avec le succès de A través de mi ventana ou plus récemment avec la trilogie Culpa Mía : ce type de récit continue de faire vibrer, rêver, et s’identifier toute une génération.

Des visages (encore) inconnus, mais déjà prometteurs

L’une des surprises de Mala Influencia, c’est son casting composé de jeunes acteurs peu médiatisés. Alberto Olmo, qui incarne Eros, est pourtant loin d’être un débutant. Il s’était déjà illustré danEl Agua, un film d’auteur remarqué dans les festivals, et qui avait retenu notre attention pour sa poésie visuelle et son ancrage dans le sud de l’Espagne. Avec moins de 100 000 abonnés sur les réseaux, il n’est pas (encore) une star… mais cela pourrait changer.

Face à lui, Eléa Rochera (Reese), nouvelle venue sur la scène internationale, parvient à porter le film avec justesse, malgré un rôle écrit dans les codes classiques du genre young adult. Mirela Balić, qui interprète Peyton, apporte de son côté une tension supplémentaire, grâce à un jeu plus brut et instinctif. Ce trio fonctionne sans effet de star system, ce qui participe à créer un attachement sincère chez les spectateurs.

Enrique Arce, connu pour son rôle dans La Casa de Papel, incarne Bruce Russell, le père de Reese, dans Mala Influencia.

Une réalisatrice qui s’empare des codes adolescents pour les réinventer

Mala Influencia est aussi l’occasion de découvrir le regard singulier d’une réalisatrice émergente : Chloé Wallace. Si son nom reste encore discret dans l’industrie, elle n’est pas tout à fait une inconnue. Avant ce premier long-métrage, elle s’est fait remarquer avec des courts-métrages et des projets audiovisuels plus confidentiels, ainsi qu’avec le documentaire autour de la chanteuse Aitana, grande star de la scène pop espagnole.

Avec Mala Influencia, elle s’attaque à un genre bien défini — la romance adolescente aux accents sombres — en en respectant les codes tout en tentant d’y apporter une touche plus personnelle. Elle a elle-même exprimé son envie de ne pas simplement suivre les clichés du bad boy et de la fille parfaite, mais d’explorer ce que ces figures disent de notre époque et des attentes d’une génération. Cela se ressent notamment dans la mise en scène : une photographie léchée, une tension constante et un choix de décors qui crée une atmosphère presque onirique.

Le film a été tourné dans la région de Valence, notamment aux studios de la Ciudad de la Luz à Alicante — un lieu symbolique pour les productions espagnoles en quête de qualité visuelle. La maîtrise visuelle de Chloé Wallace, alliée à son approche sensible de la jeunesse, montre qu’elle a compris son public. Et qu’elle pourrait bien en devenir l’une des nouvelles voix.

Un phénomène générationnel, entre rêves, clichés et plaisir assumé

Alors pourquoi Mala Influencia déclenche-t-il autant de critiques alors qu’il est numéro 1 sur Netflix ? Oui, on ne va pas se mentir : le scénario est convenu, certains dialogues sonnent un peu creux, et le film ne changera pas la face du cinéma. Mais est-ce vraiment ce qu’on attend d’un tel film ?

Mala Influencia, c’est une romance interdite sur fond de tension sexuelle, de lutte de classes, et de quête d’identité adolescente. Rien de révolutionnaire, mais tout ce qui fonctionne auprès d’un public jeune qui aime rêver, vibrer, et s’identifier. Le combo est simple mais efficace : uniformes stylés, casting photogénique, bande-son reggaeton qui colle à la tête, et une mise en scène très Instagrammable.

Et c’est peut-être ça la clé : le film coche toutes les cases du divertissement Netflix pensé pour une génération habituée à consommer des histoires rapides, visuelles, pleines de tension romantique. Une génération qui, au lieu de mépriser les codes, les revendique. Car ces films-là créent des repères, parlent des émotions de manière brute, directe. Et ce n’est pas un hasard si certains jeunes talents émergent de ces productions-là – il suffit de penser à Mario Casas, révélé dans 3 Metros sobre el cielo avant de devenir un acteur incontournable.

Bref, Mala Influencia n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais c’est un miroir. Celui d’un public qui aime qu’on lui parle sans filtre, sans intellectualisation à outrance. Et si c’était ça, justement, la vraie influence ?

À ce jour, aucune suite officielle du film Mala Influencia n’a été annoncée par Netflix ni par l’autrice du roman original, Teensspirit (alias B.A.B.E).Cela dit, étant donné la popularité du film sur Netflix et l’engouement du public, il n’est pas exclu que des discussions aient lieu en coulisses pour envisager une suite ou une expansion de l’univers de Mala Influencia

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