Les Malédictions : une fiction… ou le reflet d’une malédiction bien réelle en Argentine ? 

Les Malédictions/ Las maldiciones de son titre original est la mini-série qui ose poser une vraie question : la politique est-elle maudite? L’objectif de cette fiction disponible sur Netflix : démontrer comment un ensemble de décisions peut avoir de lourdes conséquences mais le personnage de Leonardo Sbaraglia est-il inspiré du réel? Attardons-nous sur ces 2h30 de mini-séries qui séduit le monde mais qui est perçue différemment en Argentine…

Les Malédictions : une fiction… ou le reflet d’une malédiction bien réelle en Argentine ? 
Les Malédictions : une fiction… ou le reflet d’une malédiction bien réelle en Argentine ? 

Depuis plusieurs années, Netflix mise sur les adaptations littéraires pour enrichir son catalogue international. Après avoir porté à l’écran des œuvres telles que Delirio ou encore Les Veuves du jeudi (Las viudas de los jueves), la plateforme continue de transformer les succès de librairie en séries capables de séduire un public mondial. Ces récits, profondément ancrés dans les réalités sociales et politiques locales, trouvent une nouvelle résonance lorsqu’ils sont transposés en fiction audiovisuelle. C’est dans cette lignée que s’inscrit Les Malédictions (Las Maldiciones), la nouvelle mini-série argentine adaptée du roman de Claudia Piñeiro, disponible depuis le 12 septembre 2025.

Les Malédictions : un thriller politique et familial argentin

Mini-série en 3 épisodes les malédictions s’inscrit dans la tendance des programmes courts promu en ce moment par Netflix. Adaptation du roman de Las Malas de Claudia Piñeiro.

Synopsis : Dans le nord de l’Argentine, la fille d’un gouverneur est enlevée par son homme de confiance au moment où se joue le vote d’une loi cruciale sur l’exploitation du lithium. À mesure que les motivations du ravisseur se dévoilent, un complot secret, amorcé 13 ans plus tôt, est mis au jour et remet en cause l’identité de la jeune fille. Une négociation contre la montre révèle alors la véritable nature du pouvoir, les limites de l’amour et les malédictions des liens du sang.

Les Malédictions plonge au cœur d’une province reculée du nord de l’Argentine, où Fernando Rovira, gouverneur charismatique, tente de faire passer une loi cruciale sur l’exploitation du lithium. Alors qu’il pense tenir sa carrière entre ses mains, sa fille disparaît mystérieusement. Ce drame intime déclenche une spirale de crises politiques, de révélations familiales et de trahisons inattendues. Thriller politique haletant et drame intime, la série explore les liens étroits entre pouvoir et vulnérabilité.

Les malédictions : une fiction inspirée du réel ?

Adaptée du roman Las Malas publié en 2017, Les Malédictions confirme l’importance de Claudia Piñeiro dans la scène littéraire et audiovisuelle argentine. Déjà connue du grand public grâce à Elena Sabe et Les Veuves du jeudi, l’écrivaine est régulièrement saluée pour son regard critique sur la société, la corruption et la fragilité des institutions démocratiques.

Pour l’anecdote, l e personnage du gouverneur Fernando Rovira n’est pas une création totalement fictive car l’auteure s’est inspirée de figures politiques marquantes telles que Ricardo Alfonsín et Eduardo Duhalde. Lors de sa sortie en librairie, le roman avait d’ailleurs été lu comme une allusion subtile au président Mauricio Macri (2015–2019).

D’ailleurs, si l’intrigue repose sur l’enlèvement fictif de la fille d’un gouverneur, de nombreux éléments trouvent un écho direct dans la réalité argentine. L’exploitation du lithium, enjeu central de la série, est aujourd’hui au cœur de débats géopolitiques majeurs, l’Argentine étant l’un des plus grands producteurs mondiaux. La corruption politique, les loyautés brisées et les dettes morales qui traversent la mini-série traduisent également des problématiques récurrentes de la vie politique du pays.

Le terme de malédictions agit comme un fil rouge symbolique : il évoque à la fois les secrets de famille transmis de génération en génération, mais aussi les dettes collectives sociales, politiques et économiques qui semblent condamner l’Argentine à répéter ses erreurs.

Leonardo Sbaraglia et une distribution de haut niveau

Pour incarner le gouverneur Fernando Rovira, la production a fait appel à Leonardo Sbaraglia, l’un des acteurs argentins les plus connus à l’international. Déjà aperçu dans Relatos Salvajes et dans Douleur et gloire de Pedro Almodóvar, il apporte une intensité dramatique et une profondeur psychologique remarquables à son personnage.

À ses côtés, Gustavo Bassani interprète son bras droit ambigu, tandis que Alejandra Flechner campe une figure maternelle forte. La distribution compte également Francesca Varela, Mónica Antonópulos, Emiliano Kaczka, Osmar Núñez et César Bordón, qui enrichissent l’univers de la série d’une galerie de personnages complexes et troublants.

La critique de la rédaction :

Les Malédictions pourrait sembler très ancrée dans le contexte argentin, avec ses conflits politiques, la corruption et les dilemmes autour des lois environnementales versus économiques. Pourtant, ces enjeux résonnent bien au-delà des frontières : la série aborde des débats universels sur le pouvoir, les choix moraux et la responsabilité des dirigeants, ce qui permet à une audience internationale de se sentir concernée.

Le récit repose sur un affrontement politicien classique, mais il prend une tournure singulière grâce à l’élément dramatique central : la disparition de la fille du gouverneur. Ce kidnapping transforme le thriller en une intrigue où chaque décision a des conséquences immédiates et personnelles, mêlant tension familiale et enjeux publics.

Dès les premières minutes, la série installe une atmosphère particulière, faite de silences et de non-dits. Puis, à plusieurs moments, l’intrigue s’accélère soudainement, révélant des dynamiques inattendues et maintenant le spectateur en haleine. Au départ, la progression peut sembler prévisible votera-t-il ou non pour la loi ? mais très vite, la série bascule dans une autre dimension dramatique, surprenante et intelligente dans sa construction. Les performances des acteurs méritent également d’être saluées. Leonardo Sbaraglia impose son charisme et sa profondeur, tandis que la distribution entière contribue à créer une tension crédible et nuancée.

La mini-série s’organise en trois actes presque théâtraux : le premier pose l’intrigue, le second dévoile les motivations et secrets qui ont conduit à cette situation, et le troisième offre un dénouement surprenant, maitrisé et esthétiquement travaillé. La série séduit les cinéphiles grâce à sa qualité visuelle et son rythme, donnant parfois l’impression de regarder un long-métrage plutôt qu’une mini-série.

Au final, Les Malédictions (Las Maldiciones) s’impose comme une mini-série argentine captivante, mêlant thriller politique et drame familial, et promet de séduire un large public dès sa diffusion sur Netflix.

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