Les ombres du passé est le big little lies espagnol. Une série produite par DLO qui revient sur une mystérieuse disparition qui a marqué la vie de 5 femmes mais pas de la même façon. Retour sur l’univers de cette série et sur les énigme qui l’entoure.
Produite par DLO Producciones, les ombres du passé est un thriller dramatique tourné à Majorque et réalisé par Clara Roquet connue depuis son opéra prima Libertad. Cette série qui est sa première collaboration avec une plateforme jongle entre deux époques avec en toile de fond, la mystérieuse disparition d’une adolescente qui marquera à jamais les protagonistes mais pour différentes raisons…
1/ Les ombres du passé, le spectre d’un fantôme derrière soi :
Composée de 6 épisodes, les largas sombras de son titre original est une série adaptée de l’oeuvre d’Elia Barceló qui jongle entre adolescence et âge adulte avec en toile de fond, la disparition de Mati dont l’énigme est sur le point d’être résolu mettant en péril les secrets de toute une vie.
Synopsis : La découverte de restes humains dans une grotte de Majorque conduit l’inspectrice Paula Ríos, du commissariat général d’Elda, à se rendre sur l’île. La dépouille correspond à celle de sa sœur aînée, Mati, disparue lors d’un voyage de fin d’année vingt-cinq ans auparavant. Coïncidant avec cette découverte, les anciens amis de Mati se réunissent pour la première fois depuis longtemps. Leur raison de se retrouver est le retour de Rita Montero, une réalisatrice de renom basée à Londres depuis vingt-cinq ans. L’atmosphère, empreinte de nostalgie, est brusquement perturbée par l’arrivée de Paula, qui leur annonce la découverte macabre. Bien que vingt-cinq ans aient passé, la mystérieuse disparition de Mati reste gravée dans les mémoires de chacun.
Interprétée par Irene Escolar, Paula Rios a vécu toute sa vie avec le spectre de sa soeur derrière elle. Elle espérait la revoir un jour car la rumeur disait que Rita avait pris la fuite avec un français durant ce fameux voyage scolaire. Toutefois, elle toujours eu un doute sur la véracité de cette version. Devenue inspectrice de police notamment à cause de ce drame, elle est persuadée que les réponses de trouvent dans le passé des amies d’enfance de sa soeur et elle compte bien tout fouiller pour trouver des réponses.
2/ Comment le passé affecte le présent dans les ombres du passé ?
« Pour nous ce fut très beau car Clara Roquet a commencé par vouloir travailler les personnages de manière individuelle mais ensuite il s’est engranger un processus de création collectif autour de ce groupe d’amies. Nous étions des actrices et certaines d’entre nous se connaissait avoir de commencer le tournage alors que d’autre pas du tout mais ensemble, nous avons formé ce groupe qui a un lien fort. »
Elena Anaya lors de son entretien à FormulaTV
Ces derniers temps, les séries espagnoles à succès ont tendance à miser sur le drame ainsi que sur le thriller pour se faire remarquer. Parmi les plus populaires de l’année 2024 on pourrait notamment citer Mano de hierro ou l’affaire Asunsta à voir sur Netflix. Toutefois, les ombres du passé utilise le thriller pour raconter l’histoire d’une amitié entre trois femmes qui sont soudées par nécessité car toutes sont unies par un secret.
Les ombres du passé est une série qui s’appuie sur un casting majoritairement féminin et composé également d’actrices qui ont déjà plus de quarante ans, une tranche d’âge que l’on ne voit généralement pas dans la plupart des productions audiovisuelles et que les interprètes défendent avec solvabilité et intégrité.
Ce groupe d’amies est composé d’Elena Anaya, qui interprète Rita, la réalisatrice à succès de retour dans sa ville natale après de nombreuses années, hantée par un secret lourd. Itziar Atienza incarne Candela, tandis que Belen Cuesta joue le rôle de Teresa. Marta Etura interprète Sole et Ana Rayo celui de Carmen. Chacune a réagi différemment à la disparition de Mati, essayant de donner l’impression de mener une vie parfaite malgré les blessures du passé.
Les ombres du passé nous montre petit à petit comment Rita n’arrive pas à avancer dans sa nouvelle vie de réalisatrice de renom à Londres, puisqu’elle n’oublie pas sa romance avec Candela et la croit également coupable du meurtre de Mati. À cela s’ajoute, l’alcoolisme de Carmen, qui n’est pas heureuse malgré une famille et un travail soi-disant parfaits ; la solitude et la vulnérabilité de Lena, qui concentre tout son amour et son énergie sur un fils qu’elle voit à peine ; Le malaise de Teresa obligée d’être mère sans le vouloir elle-même, ou l’obsession de Paula de retrouver le corps et l’assassin de sa sœur, quelque chose qui ne lui a jamais permis de construire sa propre vie.
3/ Les ombres du passé : deux points de vue sur Mati.
« Les ombres du passé » est une série qui se présente comme une enquête policière, mais qui révèle une profondeur bien plus grande. Au cœur de l’intrigue se trouve Paula Ríos, une jeune policière hantée par le désir de découvrir ce qui est arrivé à sa sœur, une sœur qu’elle a à peine connue. Ce lien du sang a non seulement guidé sa vie, mais a également façonné l’image qu’elle se fait de la disparue. Paula croit que sa sœur, en apparence victime de harcèlement scolaire, aurait pu disparaître à cause de ce traumatisme.
La série explore ainsi les thèmes de la mémoire, du deuil et des répercussions des blessures du passé. Un rôle pas évident pour Irene Escolar connue notamment pour Un otoño sin Berlin qui a du pour se rôle se réinventer totalement.
« Avec cette série j’ai vu apprendre à voir le monde avec un regard littéralement opposé au mien avec Paula est très éloignée de ma personnalité. J’ai d’ailleurs aimé pouvoir travaillé sur un rôle si différent de moi. C’est une femme obsessionnelle, brutale avec des manières très masculines si bien qu’on pourrait croire que c’est un rôle plus d’homme. »
Irene Escolar lors de son entretien à FormulaTV
Ce qui est intéressant dans cette série et qui lui permet de se démarquer des autres fictions du même genre c’est qu’on y découvre des points de vues différents. Paula voit sa soeur comme une victime alors que les personnes qui l’ont connu ont une vision plus dure de l’adolescente. Au fur et à mesure que l’on avance dans les épisodes, on découvre des faces cachées des personnages et un passé trouve qui fini par être dévoilé. On enquête et réfléchit sur l’importance des actions que nous entreprenons dans le passé et sur la manière dont tout affecte notre présent, que cela nous plaise ou non.
4/ La touche de Clara Roquet !
Clara Roquet est une réalisatrice qui s’est fait remarquer avec son long-métrage « Libertad », une œuvre explorant l’identité, la famille et la fin d’un certain monde. Le film aborde également les relations entre mères et filles, les traumatismes transmis de génération en génération, ainsi que les récits qui façonnent notre identité. Bien que « Libertad » ne soit pas un thriller, on peut y trouver des similitudes avec « Les ombres du passé », notamment dans la profondeur psychologique et la manière dont les histoires personnelles influencent les personnages. Sur cette fiction, elle a collaboré avec Miguel Sáez Carral.
« Le thriller est une structure, un contenant, et ce qui compte c’est ce qu’on y met. C’est une excuse narrative et, à partir de là, vous pouvez faire ce que vous voulez. Pour moi, ce thriller parle de quelque chose d’aussi profond que la façon dont le passé vous marque, la façon dont les traumatismes guérissent… Vous pensez que vous pouvez mettre un masque ou créer un barrage de confinement pour ne pas affronter le passé, mais tôt ou tard, il va revenir plus tôt.Le passé est une condamnation si l’on n’ose pas le regarder en face, si l’on n’ose pas mettre en lumière les fantômes. La condamnation est une culpabilité, et la culpabilité se guérit en parlant. Et si vous ne la guérissez pas, après la culpabilité vient la punition ou l’auto-punition. »
Clara Roquet lors de son entretien au media el diario.
5/ DLO mixte drame adolescent et fiction pour adulte :
DLO est une entreprise de production qui réussi le challenge de se renouveler et de multiplier les collaborations fructueuses aussi bien avec les chaînes de télévision qu’avec les plateformes. À sa tête, on retrouve José Manuel Lorenzo un producteur et créateur aussi à l’origine de séries telles que El inmortal, La caza Monteperdido, ou encore El Capitan.
« Les ombres du passé » est une fiction qui parvient à mêler drame adolescent et drame adulte grâce à un double casting. L’imagerie visuelle de la série est enrichie par de petits fragments d’enregistrements sur bande datant de cet été de jeunesse. Grâce à un montage habile, la série intègre ces souvenirs dans la narration, permettant aux protagonistes de revisiter des émotions qui semblent anciennes mais restent présentes. Ces fragments deviennent le reflet des émotions profondes et persistantes qui marquent les personnages.