Goyo a touché les abonnés de la plateforme Netflix. Cette comédie romantique tout droit venue d’Argentine utilise l’amour comme langage universel Quels sont les secrets de cette réussite? Comment est née cette histoire qui donne une véritable leçon de vie?
Goyo fait partie de ces pépites Netflix. Vous savez, ces films discrets sans aucune promotion et avec des castings pas forcément connus, qui parviennent pourtant à se hisser au top 10 des productions les plus vues, à la surprise générale sauf celle de la plateforme, qui semble bien connaître le profil de ses abonnés. Mais quel est le secret de Goyo pour captiver ainsi ?
Goyo, un fan de Van Gogh en Argentine
Goyo est un film argentin écrit et réalisé par Marcos Carnevale qui voue une passion pour qui prend la forme d’une comédie romantique poétique à l’esthétique d’une oeuvre d’art.
Synopsis : Goyo est un homme qui est atteint du syndrome d’Asperger. Fan de Van Gogh, il travaille comme guide au Musée des Beaux-Arts de la ville de Buenos Aires. Sa routine structurée lui permet de garder une stabilité quotidiennement. Toutefois, elle est interrompue lorsqu’il rencontre Eva, la nouvelle gardienne du musée. Un regard suffit pour que l’amour et la tendresse s’emparent de lui… Eva est une femme qui a du mal à croire à nouveau en l’amour car elle a vécu une séparation difficile qui lui fait parfois aussi perdre confiance en elle-même. La rencontre inattendue entre Goyo et Eva va leur faire découvrir une autre façon d’aimer et d’être aimé.
Goyo raconte l’histoire de deux personnes qui n’avaient pas d’intérêt pour l’amour jusqu’au jour où celui-ci va leur tomber dessus sans prévenir.
Se connecter comme l’on peu à l’amour :
Se connecter comme l’on peu à l’amour, c’est en quelque chose le message de ce long-métrage qui tente de montrer une autre vision de la différence et des relations amoureuses avec en toile de fond Van Gogh pour une raison très précise comme l’explique Marcos Carnevale :
J’ai une fascination pour ce peintre, son regard sur le monde et son art. C’est quelqu’un qui a été considéré comme fou et sur qui on a élaboré de nombreuses théories sans le connaitre. Il a été dit bipolaire, schizophrène et je n’ai jamais eu d’intérêt pour cela. Ce qui m’intéresse depuis toujours c’est sa vision différente voir déformée de la réalité. Au final, on a tous une vision différente du monde qui nous entoure et la réalité objective n’existe pas.
Marcos Carnevale lors de son entretien à La Cosa Cine
Le long-métrage montre des visions différentes de la réalité dont celle de Goyo dont le monde exclu la subjectivité :
« J’ai été fasciné par la capacité qu’on les personnes atteintes du syndrome d’asperger d’avoir une vision franche et honnête sur les choses. Ils savent immédiatement s’ils aiment ou s’ils détestent quelque chose. Dans ce cas précis, Goyo a comme un radar en voyant cette femme qui le fascine. Il ne voit pas seulement une belle femme qui lui plait mais plutôt une vision comme un tableau avec cette séquence où il la découvre sous la pluie alors que son parapluie est cassé et qu’elle est en colère. Il voit tellement de détails que lui seul peut voir et à partir de là le spectateur sait immédiatement qui il est et ce qui va se passer. »
Marcos Carnevale lors de son entretien à La Cosa Cine
Goyo est aussi un film qui repose énormément sur l’interprétation du Nicolás Furtado un acteur uruguayen très connu en Argentine pour ses participations à des télénovelas comme El Marginal ou Somos familia. Il a vu en ce long-métrage un défi car s’était la première fois qu’il devait jouer une personne atteinte d’un handicap. Il partage l »intrigue avec Nancy Duplaá, une actrice et productrice argentine, née le 3 décembre 1969 à Olivos, Buenos Aires, Argentine. Elle est surtout connue pour ses rôles dans des telenovelas et des séries télévisées argentines. Elle a commencé sa carrière dans les années 1990 et a depuis joué dans de nombreuses productions populaires.
Ce duo improbable et peu connu en France offre une vision différente des relations amoureuses.
La critique de la rédaction :
Imaginez un monde où votre subjectivité a disparu, ou bien un rendez-vous amoureux pour lequel vous n’avez effectué aucune recherche sur l’autre. C’est ainsi que Goyo voit le monde : avec un regard neutre et sans préjugé, en toute simplicité. Lorsque son regard se pose sur Eva, il tombe instantanément amoureux. Il n’a pas besoin de se poser des questions sur ce qu’il ressent, il se contente de vivre ses émotions, qu’il retranscrit en peinture, avec en toile de fond l’influence de Van Gogh. Qu’a cette femme de si spécial ? « Elle est belle, mais elle a quelque chose que je suis incapable de définir. » C’est ainsi qu’il résume les choses, et il a raison, car qu’est-ce que l’amour sinon un sentiment difficile à définir ?
À partir de là, il repousse les limites de son handicap, bravant ses craintes pour atteindre cette femme qu’il connaît peu et qui aura du mal à le comprendre. Finalement, Goyo est un long-métrage qui ne parle pas de handicap, mais plutôt de différentes visions de la vie. Celle d’Eva est au contraire complexe, entachée par les épreuves, et elle aura du mal à s’ouvrir à la différence.
Toutefois, Goyo n’est pas un film triste ou uniquement une romance. Au contraire, il est parsemé de touches d’humour et de quiproquos, en faisant un long-métrage doux et authentique, qui a réussi à séduire le public.