Ciudad Sin Sueño arrive dans les salles françaises ce 3 septembre 2025. Récompensé par le Prix SACD de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes, ce drame social plonge au cœur de La Cañada Real, le plus grand bidonville illégal d’Europe. À cette occasion, La Montée Ibérique a été le premier média français à rencontrer Guillermo Galeo, le réalisateur, pour un entretien exclusif où il revient sur la genèse et les défis de ce projet ambitieux.

Ciudad Sin Sueño s’impose comme l’un des drames sociaux les plus marquants de la Semaine de la Critique 2025. À mi-chemin entre fiction et documentaire, le film capte la réalité brute des habitants de La Cañada Real et offre une immersion dans un quartier ignoré par beaucoup, mais dont la complexité sociale et culturelle est saisissante. Un travail qui donne une sensation de documentaire et qui représente une véritable immersion pour le réalisateur Guillermo Galeo.
Guillermo Galeo et la desir de faire de Cuidad sin sueño un film authentique :
Guillermo Galeo est un réalisateur plutôt discret, mais passionné par les histoires humaines et les territoires méconnus. Lors de la Semaine de la Critique à Cannes, il nous a accordé une interview exclusive, revenant sur la genèse de Ciudad Sin Sueño et les défis rencontrés pour donner vie à ce projet ambitieux.
PREMIÈRE LE 3 SEPTEMBRE À19H00
Le réalisateur n’est pas originaire de La Cañada Real, le quartier au cœur de son film, mais il a découvert cet endroit en 2019 et a dû s’immerger dans la communauté pour se faire accepter. Cette immersion a été essentielle pour créer un récit authentique et respectueux de la réalité des habitants. Avant le long-métrage, le réalisateur avait déjà expérimenté ce travail avec un court-métrage présenté quelques années auparavant à Cannes, qui a servi de point de départ et de laboratoire pour développer l’histoire du film.
Un des choix les plus audacieux de Galeo a été de constituer un casting 100 % sauvage, composé uniquement d’habitants du quartier. Selon lui, « ce film ne pouvait pas être interprété par des comédiens professionnels : ce sont des gens qui ont vécu ou pourraient vivre ce que raconte l’histoire ». Ce parti pris confère au film sa force et son intensité, mêlant fiction et documentaire dans un équilibre saisissant.
Ciudad Sin Sueño : une histoire d’enracinement et de résistance
Au-delà de son esthétique unique, Ciudad Sin Sueño offre un regard inédit sur la précarité urbaine, l’identité Rom et le passage à l’âge adulte dans un environnement hostile. C’est un film qui questionne, qui émeut et qui rappelle que derrière chaque statistique, il y a des histoires humaines à raconter.
Synopsis : Toni, un adolescent Rom de 15 ans, vit dans La Cañada Real, le plus grand bidonville illégal d’Europe, situé en périphérie de Madrid. Fier de ses racines et de sa famille de ferrailleurs, il suit son grand-père dans leur quotidien. Mais leur monde est menacé par les démolitions. Alors que certains choisissent de partir, son grand-père refuse de quitter les terres. Toni se retrouve face à un dilemme : préserver son enfance ou s’élancer vers un avenir incertain
La critique de la rédaction :
J’ai découvert Ciudad Sin Sueño lors de sa présentation à la Semaine de la Critique, avec très peu d’informations préalables sur le film. Ce fut une découverte totale, surtout concernant La Cañada Real, ce quartier que je ne connaissais pas et dont les codes et règles m’étaient totalement inconnus.
Dès le début, certaines scènes m’ont laissée perplexe : l’espagnol employé est particulier, et des moments comme l’échange symbolique d’un chien contre un terrain demandent un peu de contexte pour être pleinement compris. Ces détails, essentiels pour saisir l’histoire et la dynamique de la communauté, nécessitent des explications et c’est précisément ce que permet l’entretien que nous publions ici.
Au-delà du contexte, ce qui frappe, c’est l’authenticité du film. Les images sont magnifiques et le réalisme est saisissant, à tel point qu’on se demande parfois si l’on n’est pas face à un documentaire. La force du projet de Guillermo Galeo réside dans son désir de ne pas dénaturer la réalité : tout, du choix des acteurs à la représentation du quotidien de la communauté, est pensé pour rester fidèle à la vie sur place.
Les acteurs, issus du casting sauvage, jouent avec une intensité et une justesse remarquables, démontrant que le talent ne se limite pas aux professionnels. L’ensemble forme un drame social poignant, qui mêle fiction et réalité avec une sensibilité rare.
En résumé, Ciudad Sin Sueño est un film authentique et exigeant. Pour le public français, il est conseillé de s’informer un minimum sur le contexte afin de pleinement saisir les subtilités de cette histoire d’enracinement et de résistance. Mais l’expérience vaut largement le détour pour qui cherche à découvrir un cinéma d’auteur engagé et sincère.
