Pourquoi Un Poeta a été mon coup de cœur du dernier Festival de Cannes?

Un Poeta/ Un poète, la nouvelle fiction du réalisateur colombien Simón Mesa Soto, aborde avec tendresse et ironie la peur de l’échec lorsqu’on est artiste. À l’occasion de sa présentation au Festival de Cannes, nous avons eu la chance de rencontrer le réalisateur et son acteur principal pour parler de ce tournage pas comme les autres.

Pourquoi Un Poeta a été mon coup de cœur du dernier Festival de Cannes?
Pourquoi Un Poeta a été mon coup de cœur du dernier Festival de Cannes?

La Colombie, on le sait, est l’un des pays les plus prolifiques d’Amérique latine en matière de création audiovisuelle. Si ses telenovelas comme La Reina del Flow ont conquis les plateformes du monde entier, le pays s’impose aussi de plus en plus dans le cinéma d’auteur. On pense à des œuvres marquantes comme Delirio ou Amparo. Et cette année, la Colombie a créé la surprise sur la Croisette avec Un Poeta, un film à la fois poétique, drôle et profondément humain, qui montre une autre image de Medellín et de ses habitants.

Un poeta : l’art de l’échec, selon Simón Mesa Soto

Révélé en 2021 à la Semaine de la Critique avec Amparo, un drame sombre et introspectif, Simón Mesa Soto revient cette fois avec une œuvre à contre-courant de son précédent film.Avec Un Poeta, il signe une comédie sur l’échec : celle d’Óscar Restrepo, un professeur de poésie frustré, ancien artiste en quête de reconnaissance, qui voit en l’une de ses élèves, Yurlady, l’occasion de réaliser à travers elle ce qu’il n’a jamais accompli. Comment passe-t-on, quand on est un réalisateur à succès, à écrire un film sur l’échec ? C’est la question que nous lui avons posée dans notre interview à Cannes.

Le film multiplie les situations comiques autour des rendez-vous manqués, des ambitions brisées et de la fragilité artistique. Un ton rare et salvateur dans le paysage du cinéma colombien, où l’autodérision devient un moteur d’émotion.

Ubemar Ríos, le professeur devenu acteur

Le charme d’Un Poeta tient aussi à son interprète principal, Ubemar Ríos, un comédien… qui n’en est pas vraiment un. Professeur de littérature dans la vraie vie, il a été découvert presque par hasard.Simón Mesa Soto raconte qu’il cherchait un visage authentique, loin des standards du cinéma professionnel. Le hasard d’un casting a fait le reste : Ríos s’est imposé par sa sincérité et son regard d’homme ordinaire.

Nous avons eu la chance de le croiser dans les couloirs du Palais des Festivals, en plein marathon d’interviews, avant d’échanger quelques mots face caméra dans une rencontre aussi spontanée qu’émouvante.

La critique de la rédaction : un film tendre, drôle et profondément humain

Un Poeta (Un poète en français) a été notre coup de cœur du dernier Festival de Cannes. Parce qu’il montre une Colombie sincère et lumineuse, loin des clichés des cartels ou des drames violents. Ici, Medellín devient le décor d’une comédie douce-amère sur la création, la transmission et la frustration artistique.

Le personnage d’Óscar, interprété par Ubemar Ríos, est d’une touchante humanité : il se rêve poète, écrit dans l’ombre, et cherche dans le regard de ses élèves une reconnaissance qu’il n’a jamais eue. Sa rencontre avec Yurlady, jeune fille talentueuse mais inconsciente de son don, déclenche un bouleversement intérieur plein d’humour et de tendresse.

On rit beaucoup, parfois jaune, mais on rit sincèrement. Et malgré ses deux heures, le film file à une vitesse folle, porté par des dialogues savoureux et un sens du rythme remarquable. C’est une œuvre lumineuse, positive et universelle, où chaque spectateur peut se reconnaître. Simón Mesa Soto le dit lui-même :

“Ce n’est pas un film d’auteur, c’est un film grand public.

Et c’est justement ce qui en fait toute la beauté. Un film à voir en famille, ou simplement pour se rappeler qu’on peut rire de nos échecs. Un poeta est disponible dans les salles françaises.

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