Deux tombes : le deuil justifie-t-il tous les actes ? Álvaro Morte face à l’inacceptable

Deux tombes (Dos tumbas) est la série choc de la rentrée à voir sur Netflix. Une fiction qui marque le retour tant attendu d’Álvaro Morte, déconseillée aux âmes sensibles en raison de ses nombreuses scènes fortes. Mais derrière l’horreur et la tension : pourquoi ce projet voit-il le jour ? Comment appréhender ce retour sous le prisme du deuil et de la vengeance ? Et surtout, derrière cette violence, la série parvient-elle à offrir une réelle profondeur émotionnelle et psychologique ?

Deux tombes : le deuil justifie-t-il tous les actes ? Álvaro Morte face à l’inacceptable
Deux tombes : le deuil justifie-t-il tous les actes ? Álvaro Morte face à l’inacceptable

Deux tombes peut se vanter d’un argument phare : la présence d’Alvaro Morte, l’homme aux 9 millions d’abonnés sur Instagram qui après le succès de la casa de papel, se fait discret. En le sachant au casting, on ne peut penser qu’une chose : la fiction vaut forcément la peine. Il faut dire qu’elle offre un pitch attrayant : une disparition, une opposition entre deux familles et une grand-mère en quête de vengeance.

Deux tombes : Une enquête familiale qui défie la loi

Derrière Deux tombes, la plume d’Agustín Martínez assure une intrigue riche et psychologiquement intense, tandis que Kike Maíllo transforme chaque plan en un vecteur de tension et d’émotion, donnant à cette mini-série son atmosphère unique et haletante.

Synopsis : Deux tombes est une série qui s’appuie sur deux poids lourds de la narration : Agustín Martínez, un romancier et scénariste espagnol reconnu pour ses intrigues captivantes et ses personnages profonds et Kike Maíllo, un cinéaste espagnol connu pour ses films tels que Eva et Toro. Ensemble, ils apportent à cette mini-série sa maîtrise de la tension narrative et de l’atmosphère visuelle, renforçant l’impact émotionnel de l’histoire.

La série n’est pas un simple thriller : derrière chaque épisode de 60 minutes, elle explore le poids du deuil, l’obsession et les limites de la moralité. Comme souvent dans les créations d’Agustín Martínez, le suspense n’est jamais gratuit : il est au service d’une profonde exploration psychologique mais aussi à de la violence clairement mise en scène.

Alvaro Morte, un retour attendu par les fans

Álvaro Morte, qui a conquis le monde entier dans La Casa de Papel, s’impose ici dans un registre différent. Loin du rôle du Professeur, il incarne Rafael Salazar, un personnage mystérieux et ambigu, dont les motivations oscillent entre loyauté et secrets inavouables. Depuis la fin de la célèbre série, Morte choisit chacun de ses rôles avec soin, préférant les personnages complexes et la discrétion dans sa carrière. Son entrée dans Deux tombes n’est donc pas un simple retour médiatique : elle marque sa volonté de s’immerger dans des univers psychologiques intenses et des intrigues riches en suspense.

À ses côtés, Kiti Mánver illumine la série dans le rôle central d’Isabel, la grand-mère d’une des adolescentes disparues. Avec une carrière longue et prestigieuse, notamment auprès d’Almodóvar dans Femmes au bord de la crise de nerfs ou dans la série Las chicas del cable, Kiti Mánver incarne une femme à la fois vulnérable et redoutablement déterminée. Sa quête de vérité, qui frôle parfois l’illégalité, devient le moteur émotionnel de la mini-série et capte immédiatement l’attention du spectateur. Et si vous pensiez découvrir une mamie en deuil, vous allez voir que sa quête de vérité va prendre une tournure très intense…

Le reste du casting apporte également sa pierre à l’édifice. Hovik Keuchkerian, connu pour La Plateforme 2 ou encore Reine Rouge, joue Antonio Camino, un personnage ambigu qui brouille les pistes et ajoute de la tension à l’intrigue. Carlos Scholz, jeune talent espagnol, et Nonna Cardoner, qui interprète l’adolescente disparue Marta, complètent ce tableau, apportant nuances et profondeur à chaque scène. Ensemble, ces acteurs donnent vie à un thriller où chaque rôle compte et où la performance émotionnelle est aussi cruciale que l’intrigue elle-même.

La critique de la rédaction :

Cette mini-série en trois épisodes s’inscrit clairement dans la veine du polar. Dès les sept premières minutes, le ton est donné : le spectateur comprend qu’il va revivre aux côtés des personnages la disparition de deux jeunes filles. Très vite, on apprend que Marta a été retrouvée morte, agressée sexuellement, tandis que Véronica demeure introuvable, même deux ans après les faits.

Toute l’intrigue se construit autour de ce drame, en maintenant une tension constante. Esthétiquement, la réalisation est très soignée et instaure une atmosphère sombre, presque suffocante. Si, au départ, le récit pourrait évoquer un simple fait divers une disparition suivie d’un meurtre —, on découvre progressivement des zones d’ombre : un père lié à des affaires troubles, la rencontre prévue avec un mystérieux homme… autant d’éléments qui nourrissent un mystère plus profond qu’il n’y paraît.

Au cœur du récit, c’est surtout le personnage de la grand-mère qui fascine. Son évolution est marquante : de la douleur du deuil, elle bascule vers une quête de vérité obsessionnelle, puis vers une vengeance sans retour. Elle incarne la véritable force de la série.

Quant à Álvaro Morte, largement mis en avant dans la promotion, il occupe finalement une place plus en retrait. La série repose avant tout sur cette tension dramatique et sur la transformation intérieure d’une femme ordinaire face à l’impensable.

Disponible dès maintenant sur Netflix, Deux tombes se dévore d’une traite grâce à son format court en trois épisodes, qui maintient une tension constante du début à la fin.

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